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ATTEINT DE CORONAVIRUS, LE PREMIER MINISTRE BRITANNIQUE LUTTE CONTRE LA MORT

Il y a seulement un mois le Premier ministre britannique Boris Johnson faisait des bains de foules, saluait tout le monde, soutenant même qu’il était souhaitable que plus de 60% de la population soit touchée par le coronavirus pour développer une immunité collective. Une sorte de défi auquel le virus a répondu.

L’admission du Premier ministre Boris Johnson en soins intensifs suscite une forte inquiétude au Royaume-Uni et au-delà, et montre à quel point le coronavirus peut durement atteindre des sujets en bonne santé, qu’ils soient anonymes ou puissants.

Lundi 6 avril, « au cours de l’après-midi, l’état de santé du Premier ministre s’est détérioré et, sur le conseil de son équipe médicale, il a été transféré au service des soins intensifs de l’hôpital », selon son porte-parole.

Diagnostiqué positif au Covid-19 le 27 mars, le chef de gouvernement conservateur avait refusé de s’arrêter de travailler, depuis ses appartements de Downing Street. Depuis l’annonce de sa maladie, Boris Johnson continuait à diriger la riposte du gouvernement en quarantaine, depuis son appartement de Downing Street d’où il postait des messages vidéos sur Twitter appelant ses compatriotes à rester chez eux. Certains commentateurs jugeaient que le chef du gouvernement aurait dû se reposer.

Au bout de 10 jours, dimanche, et alors que ses symptômes persistaient, il avait été hospitalisé « pour des examens ». Une « mesure de précaution », officiellement. Le quotidien de gauche « The Guardian » affirmait lundi que « Johnson était plus gravement malade que lui ou ses fonctionnaires n’étaient prêts à l’admettre, et a été vu par des médecins inquiets de sa respiration ».

Quelques heures à peine avant l’annonce de son admission en soins intensifs, le chef de la diplomatie Dominic Raab avait assuré qu’il avait passé une « nuit tranquille » à l’hôpital St Thomas, dans le centre de Londres, et qu’il restait « en observation ». « Son moral est bon » et « il continue à diriger le gouvernement », avait-il assuré durant la conférence de presse quotidienne de l’exécutif, pressé de questions sur la capacité du Premier ministre à exercer ses fonctions malgré la maladie.

« Cela ne fait aucun doute que la tournure prise par les événements signifie que Boris Johnson est gravement malade », estimait lundi soir Derek Hill, professeur d’imagerie médicale à l’University College de Londres, cité par Science Media Centre.

D’après une source gouvernementale, le Premier ministre reste « conscient » et son transfert, intervenu vers 19h heure locale, a été décidé « par précaution au cas où il aurait besoin d’un respirateur ».

Le Pr Hill affirmait avoir des renseignements selon lesquels il bénéficie d’un « type d’assistance respiratoire appelé ventilation en pression positive continue (CPAP), communément employé dans le traitement de l’apnée du sommeil obstructive. L’expérience en Italie et dans d’autres pays européens montre que le CPAP peut être efficace pour les patients atteints du Covid-19, au moins dans un premier temps ».

La reine Elisabeth II est tenue informée de l’état de santé de son Premier ministre, selon le Palais de Buckingham. Et Dominic Raab, ministre des Affaires étrangères, le remplace « là où c’est nécessaire », a précisé le porte-parole de Boris Johnson. Tous les journaux britanniques sont unanimes ce mardi matin: Boris Johnson lutte pour la vie, donc…contre la mort.

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