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AYUK TABE BRADE LA RÉVOLUTION ANGLOPHONE À PAUL BIYA ET LA FRANCE

©Michel Biem Tong, journaliste web en exil

Dans nos articles consécutifs à la rencontre du 2 juillet dernier entre l’ex-président par intérim du gouvernement de l’Ambazonie, Julius Ayuk Tabe, une dizaine de ses codétenus et des officiels du régime Biya à la basilique de Mvolye à Yaoundé, nous avons émis des inquiétudes quant au devenir de la résistance armée du peuple anglophone après avoir constaté que Sisiku Ayuk Tabe est en train de vouloir paver la voie à la France et à son valet Paul Biya pour la reconquête du Southern Cameroons (régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest), pourtant indépendant depuis le 1er octobre 1961 à la faveur de la résolution 1608 de l’ONU du 21 avril 1961.

Au regard des informations en notre possession, il y a lieu de conclure que nos craintes étaient justifiées. En effet, de sources dignes de foi, Sisiku Ayuk Tabe, pour engager des négociations avec le gouvernement de la République du Cameroun, a formé une équipe composée de personnes n’ayant rien à voir avec la lutte pour le respect de l’indépendance du Southern Cameroons. Dans cette équipe , on retrouve par exemple Nicolas Ngu Santos et Nso Foncha Nkem. Le premier était membre de l’Interim Government (légitime aux yeux du peuple combattant du Southern Cameroons) dirigé par Samuel Sako Ikome et en a démissionné pour engager une campagne contre ce dernier dans la presse et sur les réseaux sociaux.

Le second, de la branche armée du mouvement indépendantiste a déposé son arme (a t-il même jamais combattu?) au premier trimestre de 2018. Aujourd’hui, Nso Foncha milite pour un fédéralisme à 10 États. Rappelons que même de ce fédéralisme, le pouvoir Biya ne veut pas entendre parler. Notons également que Nick Santos et Nso Foncha ont demandé des excuses à Paul Biya sur la chaine de télévision Afrique Média pour s’être engagés dans cette révolution.

Bref dans cette équipe d’Ayuk Tabe, figurent des militants pour la cause anglophone mais qui sont contre un Southern Cameroons libre et maitre de son destin comme l’y disposaient la résolution 1608 et pas mal d’autres des Nations Unies. Il y a même plus. D’autres informations à nous parvenues font état de ce que des généraux séparatistes ont été contactés et payés par le pouvoir de Yaoundé à des montants allant de de 500 000 à 1 000 000 FCFA pour faire partie de l’équipe de négociations d’Ayuk Tabe (qui ne dispose d’aucun groupe armé sur le terrain). Certains ont accepté l’offre, d’autres l’ont décliné et exposé les corrupteurs. Le scénario prévu est que devant les caméras de télévision, des groupes armés vont se présenter et déposer leurs armes au nom du cessez-le-feu, l’un des préalables posés sur la table par Ayuk Tabe avant toute négociation.

Comme il est aisé de constater, les multiples pourparlers entre Ayuk Tabe et des émissaires du régime Biya concourent à un Cameroun « un et indivisible » qui permet au pouvoir de Yaoundé et aux multinationales françaises de continuer à piller le bois, le cacao, le caoutchouc, la banane, le pétrole, l’or , la bauxite…qui gisent au Southern Cameroons, au détriment du droit du peuple de ce territoire à disposer de lui-même. Avec les négociations à la Ayuk Tabe, on retourne aux causes du conflit à savoir cette unité forcée entre la République du Cameroun et le Southern Cameroons quitte à ce que le conflit resurgisse dans les années à venir.

Voilà pourquoi la communauté internationale (notamment les États-Unis) émet des réserves sur ce type de négociations. Les États-Unis par exemple soutiennent l’ouverture de négociations sans pré-conditions avec la Suisse comme médiateur. Or Ayuk Tabe rame à contre-courant en fixant des conditions avant toute négociation. Allez-y comprendre quelque chose !

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