BIYA, MEILLEUR ÉLÈVE DE LA FRANCE EST PATRIOTE, CALIBRI CALIBRO EST TRAÎTRE
Un jeune camerounais a bravé la Méditerannée en enterrant ses camarades de routes tombés d’épuisement. On essaye de nous faire croire aujourd’hui qu’en fait c’est de sa faute. Tout allait bien au Cameroun. Il y avait des emplois, des opportunités pour les jeunes et c’est lui seul qui a choisi de laisser ça pour aller en aventure.
Si nous étions responsables, nous aurions d’abord commencé par nous émouvoir de l’état d’abîme dans lequel se trouve notre jeunesse aujourd’hui. Au salon de l’agriculture, ce jeune camerounais qui pousse des grands cris stridents, pour attirer l’attention, exprime d’abord un profond mal être. Et par un inespéré concours de circonstances, son long désespoir rencontre enfin un brin d’empathie. Chez qui? Un Président étranger. Emmanuel Macron. Ce dernier avec humilité accepte le dialogue spontané. En utilisant ses codes et le langage de son temps, qui a au moins un mérite. Celui de la clarté.
Il avait à peine fini de s’exprimer qu’une frange de camerounais s’est mise à hurler. En faisant semblant de découvrir les vérités que ce Président nous a révélé. Pourtant par plusieurs fois, notre propre Président a dit les mêmes choses publiquement : » je suis le meilleur élève de la France », »j’étais rendre compte à Emmanuel Macron » sans qu’aucun camerounais n’organise une marche de protestation pour cette atteinte à notre souveraineté que le peuple du Cameroun n’a fait que lui prêter le temps de son mandat.
Je termine par cette anecdote : lors du Grand Dialogue National, j’avais proposé au Premier Ministre Dion GUTE que l’un des thèmes à inscrire dans l’ordre du jour soit les accords secrets entre la France et le Cameroun. Je suggérais qu’ils soient rendus publiques et ensuite qu’on les adapte au besoin à l’ère du temps, dans un esprit win-win. Rien que d’avoir mentionné cette proposition, m’a valu de ne pas être convié à ces assises. Ces gens qui nous parlent de souveraineté aujourd’hui, s’étaient alors montrés très soucieux des intérêts français au détriment des intérêts camerounais.
Quand leur maintien au pouvoir est menacé comme ces jours, il manipule la jeunesse en jouant la carte de la souveraineté, dont ils n’ont cure quand tout va bien pour eux. Nous qui avons gardé notre nationalité camerounaise sommes qualifiés de traitres. Et nos gouvernants qui ont presque tous en catimini contractés des nationalités étrangères avec femmes et enfants sont eux les patriotes. Ceux de nos frères (les bamilékés) qui investissent au pays sont soupçonnés de vouloir le brûler. Et ce sont nos gouvernants propriétaires de maisons en Europe sans aucun investissement au pays qu’on appelle gardien du temple. Ils sont même célébrés par certains jeunes.
Continuons à grossir notre karma de peuple.
Morgan Palmer