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BLAISE COMPAORÉ AMAIGRI ET ÉTOURDI , FINIT COMME MOBUTU

L’ancien président du Faso, Blaise Compaoré (1987-2014), a eu 70 ans le 3 février 2021. Pour l’occasion, ses proches ont bien voulu lui offrir une petite fête dans son exil abidjanais. Seulement, dans une vidéo qui circule sur internet, Blaise Compaoré apparait amaigri, voire mal en point. Cette nouvelle vie quelque peu tragique donne à réfléchir à tout être humain.

Dans la vidéo, l’homme qu’on surnommait « l’enfant terrible de Ziniaré » est méconnaissable. Il est apparu chétif. Le président semble étourdi. A peine il arrive à chanter en chœur avec son entourage. Il applaudit comme un bébé qui apprend à balancer les mains. À voir, ce n’est pas seulement dû au poids de l’âge. L’homme parait même absent à la petite cérémonie. Bien que le religieux ainsi que ses proches le motivent, le résultat est resté pareil. Le tombeur de Thomas Sankara est au ralenti. Pourtant, l’ancien capitaine de l’armée burkinabè, qu’on voit ainsi aujourd‘hui, a fait la pluie et le beau temps au pays des Hommes intègres 27 ans durant.
L’impunité, le népotisme, la gabegie ont rimé avec sa gestion

Faut-il le rappeler ? Durant son règne, il n’y a pas eu que de bonnes actions. Des familles ont été endeuillées. C’est d’ailleurs un coup d’Etat sanglant qui l’a amené au pouvoir. Après, la vie humaine n’était pas mieux que celle des gallinacés. En plus de cela, l’impunité, le népotisme, la gabegie ont rimé avec sa gestion. C’est cela en partie qui l’a d’ailleurs emporté. A le voir, on pourrait penser qu’il est rongé par les remords, le chagrin.

Mais, c’est trop tard ! On ne peut plus revenir en arrière. Il a eu toute une vie pour changer. Au bon moment, il a refusé. Blaise Compaoré n’est pas le seul homme politique dans ce cas. En Afrique, on a connu des dieux sur terre. Amin Dada en Ouganda, Jean-Bedel Bokassa en Centrafrique, Mobutu Sese Seko au Congo ex Zaïre, Ben Ali en Tunisie…

L’histoire renseigne toujours que les tyrans finissent toujours mal

Tous ces hommes ont cru que la vie terrestre est éternelle. Ils étaient convaincus qu’ils avaient leur destin en main. Malheureusement, un seul jour arrive et le pouvoir tombe comme un château de cartes. A la place des honneurs, c’est le désespoir, le souvenir et le regret. L’histoire enseigne toujours que les tyrans finissent toujours mal. Cependant, on ne peut pas juger autrui. Une autre personne le fera à notre place. C’est pourquoi, peu importe ce qu’a été l’homme, il mérite toute notre compassion. Cela, tout simplement parce que c’est un être humain. On peut l’avoir détesté, voire souhaiter que le pire lui arrive. Mais, on ne trouve pas le vrai bonheur dans le malheur de l’autre.

Sa femme Chantal est toujours là, à ses côtés
La situation de Blaise Compaoré aujourd’hui est aussi un cas d’école pour la vie en famille. Sa femme Chantal est toujours là, à ses côtés. Elle a bien compris qu’on se marie pour le meilleur et pour le pire. Le bonheur, ils l’ont vécu ensemble. Ainsi, elle lui renvoie l’ascenseur. Elle démontre ici une des valeurs cardinale d’une femme. L’assistance à son époux jusqu’au bout de ses peines. Elle apparait toujours dans les vidéos, le visage souriant, tel que ce qu’on a vu quand elle était toujours première dame du Burkina. Avec l’amour qu’elle exprime tous les jours pour son mari, le frère de François Compaoré pourra tout regretter, sauf de l’avoir épousée.

Sa femme Chantal est toujours là, à ses côtés
Le second nom de Dieu, c’est le temps
La vie de Blaise Compaoré est un exemple pour nous tous. C’est un miroir surtout pour tous ceux qui ont une parcelle de pouvoir. Il n’est pas éternel, le pouvoir. Quand on l’a, on doit le mettre au service de la société, des autres. Le pouvoir émane toujours du peuple. La royauté reconnaît que c’est parce qu’il y a les populations que le roi est sur le trône. Sans elles, point de pouvoir. On ne doit ni abuser du pouvoir, encore moins opprimer le peuple. Au regard de tout cela, nous devons changer de comportement. On doit faire attention à ce que nous faisons de notre autorité car le second nom de Dieu, c’est le temps.

Dimitri OUEDRAOGO

 

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