BLÉ GOUDÉ TRAÎNE ALASSANE OUATTARA DEVANT LA CPI ET LA COUR EUROPÉENNE
Attaque-contre attaque, c’est le match qui se joue en Côte d’Ivoire entre Alassane Ouattara et les leaders de l’opposition qu’il veut éliminer de la course à l’élection présidentielle 2020, en utilisant son bras armé qu’est la justice politique. Après avoir envoyé Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé devant la CPI, Alassane Ouattara pourrait bien se retrouver sur le banc de la Haye.
Dans une déclaration diffusée sur les réseaux sociaux, Charles Blé Goudé a décidé de donner de la réplique au régime d’Alassane Ouattara . « Après concertation avec mes avocats, j’ai décidé de saisir les institutions suivantes: la Cour africaine des droits de l’homme, la Cour européenne des droits de l’homme et la Cour pénale internationale, afin que force revienne au droit », a indiqué Blé Goudé. L’ancien prisonnier libéré et blanchi par la CPI, a été condamné par la justice ivoirienne pour les mêmes faits.
L’ex ministre de Laurent Gbagbo explique que la condamnation qui lui a été infligée en Côte d’Ivoire n’est que pour l’écarter en tant qu’adversaire politique du débat, soulignant avoir « déjà été jugé et acquitté par la CPI pour les mêmes faits » qui lui sont reprochés par le tribunal criminel à Abidjan.
Pour le président du COJEP, il s’agit purement et simplement d’un « harcèlement judiciaire » et une « instrumentalisation de la justice » à des fins politiques.
« Je ne veux braver personne, mais j’engage cette initiative afin qu’il ne soit plus permis que le régime d’Abidjan piétine permanemment nos droits et nos libertés comme bon lui semble », a-t-il expliqué. Pour rappel, Charles Blé Goudé a été jugé pour crime contre des prisonniers de guerres prétendument commis lors de la crise postélectorale de 2010/2011. Cependant, plusieurs voix se sont élevées pour condamner la procédure, soulignant que ce sont ces mêmes accusations qui ont amené l’intéressé à la CPI où d’ailleurs, il a été acquitté et libéré sous conditions.
Par ailleurs, les voix s’élèvent déjà contre le mandat d’arrêt international émis contre le parlementaire Guillaume Soro qui est anticonstitutionnel. « En sa qualité de parlementaire, les faits présumés (…) ne sauraient être qualifiés de récents ni même traités comme avoir été commis en état de flagrance », ont souligné les avocats. En outre, en tant qu’ancien président d’institution, il bénéficie de procédure spéciale.
Selon la Constitution ivoirienne « aucun chef ou président d’institution ne peut être poursuivi ou arrêté à raison des faits criminels ou délictuels par lui commis qu’avec l’autorisation de l’Assemblée nationale, obtenue après une délibération spéciale votée à la majorité absolue de ses membres qui siègent ».
Pour les avocats de M. Guillaume Soro « les procédures engagées en l’espèce d’abord par le procureur puis par le doyen des juges d’instruction tranchent complètement avec cette procédure spéciale », alors il y a « violation flagrante des droits d’ancien président d’institution de M. Soro ».