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BOUTEFLIKA, CANDIDAT POUR SON CINQUIÈME MANDAT, NE PARLE PLUS

Son état ne lui a même pas permis de venir déposer lui-même son dossier de candidature, à Alger. Abdelaziz Bouteflika, 82 ans, brigue un cinquième mandat présidentiel consécutif en Algérie, malgré une santé fragile au centre de toutes les interrogations. En fauteuil roulant depuis un accident vasculaire cérébral en 2013, il n’apparaît quasiment en public et semble incapable de s’adresser de vive voix à ses concitoyens. Est-il encore en mesure de gouverner le pays ?

Abdelaziz Bouteflika est hospitalisé depuis dimanche 24 février dans le centre des Hôpitaux universitaires de Genève, en Suisse. Un pays où il a passé six années en exil politique entre 1981 et 1987 et dont il a habitude de fréquenter les hôpitaux depuis. Officiellement, il y a été admis pour des « examens médicaux périodiques », selon les mots de la présidence algérienne. Ces examens « sont en voie d’achèvement », a assuré, ce jeudi 7 mars, son directeur de campagne Abdelghani Zaalane, au quotidien algérien arabophone El Khabar.

Impossible d’en savoir plus officiellement sur ces examens, notamment car le séjour suisse d’Abdelaziz Bouteflika est très encadré. D’après La Tribune de Genève, le dirigeant a été admis au sein du service de médecine interne général, au 8e étage de l’hôpital. « Plusieurs chambres ont été réservées au bout du couloir, gardé par la police. L’entrée de la division privée de l’hôpital est surveillée par un vigile armé. L’extrémité du couloir où se trouve le président est inaccessible et placée elle aussi sous bonne garde », écrit le journal helvétique.

Toujours d’après La Tribune de Genève, Abdelaziz Bouteflika  vit « sous menace vitale permanente » à cause de la dégradation de son état physique et neurologique depuis son AVC. « Il présente de hauts risques de faire des fausses routes, c’est-à-dire que des aliments peuvent être dirigés vers ses voies respiratoires, ce qui peut entraîner une infection pulmonaire grave. En langage médical, on parle de ‘broncho-aspiration’ », avancent les journalistes suisses.

« Il est à bout de souffle. Il ne parle plus. Il est en permanence sous perfusion », avaient déclaré fin février Ali Benouari, ancien ministre algérien du Trésor. Il « est atteint d’aphasie, soit de perte partielle du langage. Il semble réceptif à ce qu’on lui dit, mais on le comprend à peine. Il faut pratiquement lire sur ses lèvres », ajoute La Tribune de Genève.

De son côté, le pouvoir algérien martèle que l’état de santé du président « n’inspire aucune inquiétude ». Les informations de presse relatant une dégradation de ses capacités « sont sans fondement », a assuré, ce jeudi, son directeur de campagne. « Bien entendu il n’a pas sa santé de 20 ans mais il a toute sa tête de 20 ans, a assuré l’ambassadeur algérien en France, Abdelkader Mesdoua, interrogé sur CNews, lundi 4 mars. Personne ne peut lui imposer quoi que ce soit. Il estime qu’il a encore quelque chose à faire pour ce pays et il veut mener le paquebot algérien jusqu’à bon port. »

Quand il ne séjourne pas discrètement dans les hôpitaux européens, Abdelaziz Bouteflika vit entouré de sa famille dans sa résidence de Zeralda, à une trentaine de kilomètres de la capitale. « Un véritable bunker médicalisé », « un hôpital miniaturisé, comprenant même un laboratoire d’analyses intégré, afin d’éviter toute fuite », décrit une enquête du Point parue le 28 février. « Des praticiens chinois assurent la rééducation. Parfois, des spécialistes français ou anglais sont de passage pour certains examens, mais ce sont essentiellement et en permanence des médecins algériens, civils ou militaires – pour des raisons de secret défense », rapporte le magazine.

Source : Ouest France

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