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ÇA Y EST! LES ÉTATS-UNIS DEMANDENT LE TRANSFERT DU POUVOIR DE PAUL BIYA ET ENVISAGENT LA SÉCESSION DES RÉGIONS ANGLOPHONES DU CAMEROUN

Les Etats-Unis ont appelé mardi à un « vrai dialogue » et à un « transfert de pouvoir » vers les régions anglophones du Cameroun, estimant que la réponse militaire privilégiée par le gouvernement ne faisait que renforcer les séparatistes.

Le haut responsable chargé de l’Afrique au département d’Etat américain, Tibor Nagy, a estimé lors d’une audition parlementaire à Washington que les conseillers du président camerounais Paul Biya lui faisaient miroiter une victoire militaire.

« La vérité, c’est qu’il n’y aura pas de victoire militaire » au conflit qui oppose les indépendantistes anglophones à l’armée dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, a ajouté le diplomate américain.

« Chaque jour, davantage de Camerounais, qui étaient probablement au départ des Camerounais très loyalistes, commencent à se dire que la sécession est peut-être la bonne solution », a-t-il déploré.

Tibor Nagy a également relativisé le succès du Grand dialogue national organisé début octobre par Yaoundé pour tenter de résoudre la crise séparatiste anglophone, marqué par le boycott des principaux groupes indépendantistes.

« Il doit y avoir un vrai dialogue. Et il doit y avoir un transfert de pouvoir vers la région », a-t-il plaidé, insistant sur la nécessité d’annoncer « quelque chose qui ait suffisamment d’intérêt pour ceux qui sont encore dans le camp des modérés ».

Il faut rappeler que Tibor Nagy avait déjà été auditionné devant le Congrès américain  sur la situation du Cameroun en mi-mai dernier. La sénatrice Mme Karen Ruth Bass lui avait  posé la question : «  En ce qui concerne la crise au Cameroun, dans les régions anglophones, nous savons qu’elle s’est aggravée depuis le début de l’année. Et donc, je voulais savoir ce que nous faisions avec nos partenaires diplomatiques pour encourager la négociation. « 

À cela,  Nagy avait répondu: « Le Cameroun reste l’un des trois pays qui me tiennent à coeur (les deux autres sont la Somalie et Soudan du sud). J’ai rencontré le président Biya il y a quelques mois au Cameroun et il m’a dit « oui, nous sommes intéressés par le dialogue », mais le gouvernement n’a rien fait pour montrer. Ils ont mis en place des institutions qui n’ont rien fait. »

Kenneth Robert Buck, membre du Congrès, était revenu  sur le dossier du Cameroun et avait  déclaré que la plupart des Camerounais ont désespérément besoin de savoir ce que font les États-Unis pour mettre fin à la crise.

 Le conflit qui oppose les indépendantistes anglophones à l’armée et la police dans ce pays majoritairement francophone a tué plus de 3.000 personnes en deux ans. Il fait peser une menace sur les élections législatives et municipales annoncées pour le 9 février, alors que la guerre sévit et s’intensifie dans les deux régions anglophones.

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