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CALIXTHE BEYALA PREND UN JOURNALISTE EN OTAGE

Par Me Christian NTIMBANE BOMO

L’affaire du Web activiste Paul CHOUTA contre Madame Calixte Beyala a été renvoyée à la dernière audience, ce jour 08 octobre 2019.
Advenue à l’audience de ce jour:

Première curiosité: Monsieur Paul CHOUTA n »as été extrait de prison au motif qu’aucun mandat d’extraction du juge n’a été envoyé au régisseur de la prison pour lui permettre de se rendre tribunal.

Deuxième curiosité,: Les Avocats de Paul CHOUTA ont constaté que le dossier Paul CHOUTA ne se trouvait pas dans le lot des affaires appelées .

Les Avocats ont demandé avec insistance au juge comme il est de pratique dans les tribunaux de suspendre l’affaire pour permettre que le dossier physique soit retrouvé au greffe.
Le juge est passé outre.

Je voudrais à cet effet, rappeler à Madame Beyala que cela fait des mois que Monsieur Paul CHOUTA est détenu préventivement à la prison de Kondengui pour des faits de diffamation, l’infraction de propagation de fausses nouvelles n’étant aucunement constituée car cette infraction est prévue uniquement dans le cadre des atteintes à la sûreté intérieure de l’État. Je l’ai démontré à plusieurs reprises.

Je demande aussi à tout camerounais de consulter sur le net notre code pénal et aussi de taper la définition et caractérisation de l’ infraction de propagation de fausses nouvelles dans tous les pays africains ( Gabon, Tchad, Senegal, Côté d’ivoire…) et occidentaux ( France, Belgique, Canada..) , Ils verront bien que cette infraction relève des atteintes à la sûreté de l’Etat, et non de l’atteinte à l’honneur ou la considération des individus.

Le fait d’alléguer des faits qui porteraient atteinte à l’honneur et à la considération d’une personne sans être à mesure d’en rapporter la preuve constitue la diffamation dont le maximum de peine est de 06 mois.

Ce qui suppose qu’on ne parlera de diffamation qui si, devant le juge, on ne parvient pas à prouver les faits allégués.

C’est pourquoi, Il est impossible ,en bon droit, de mettre une personne en prison de façon préventive pour des faits de diffamation tant qu’elle n’a pas eu l’occasion de démontrer la véracité des faits qu’elle allègue devant le juge.

Or la confrontation des preuves ne peut se faire que devant le juge et non devant le procureur qui décerne le mandat de détention provisoire, parce qu’il qui n’est pas le juge des preuves.

Madame Beyala, vous avez à travers votre plainte réussi cet exploit inédit au Cameroun.

Vous êtes vraiment forte.

Dans votre pays la France, avez-vous déjà vu une personne mise en détention provisoire pour des faits de diffamation ?

Le 18 octobre 2019, je serai devant la 17ème chambre correctionnelle de Paris pour plaider une affaire contre des journalistes ayant porté atteinte à l’honneur de mon client. Ces journalistes là , comparaītront libres.

Je suis un défenseur de la justice au Cameroun et je ne laisserai personne l’instrumentaliser . C’est mon combat à mort. Croyez-moi Madame, je ne vous laisserai pas, vous, vos amis et tous ceux qui ont décidé de faire de la justice camerounaise un expédient d’intérêts occultes.

C’est pourquoi, je vous dis encore ce jour, Madame Beyala, la justice camerounaise n’est pas votre paillasson. Ça suffit maintenant !

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