CAMAIR-CO ET CAMRAIL BANNIS À VIE DU RÉSEAU INTERNATIONAL
Dans la plupart des pays du monde, l’écartement des rails , ( c’est-à-dire la distance entre les deux colonnes d’une voie ferrée ) est de 1435 millimètres.
Depuis la convention de Berne ( Suisse ) du 9 mai 1980, c’est une largeur vivement conseillée à tous les États par l’Union Internationale des Chemins de Fer, au moment d’inaugurer de nouvelles lignes. Cela permet en effet à un train de passer d’un pays à un autre sans rencontrer de problème logistique à la frontière, puisque le type de rail est le même. Ainsi, les échanges internationaux des personnes et des marchandises se voient grandement facilités.
Cela permet aussi aux entreprises qui fabriquent les trains – par exemple Alstom (France), Siemens (Allemagne) ou encore le canadien Bombardier – de ne pas se casser la tête à concevoir des caissons de taille différente. Car si les rails ont la même longueur partout, un train construit au Canada pourra éventuellement rouler aussi en Suisse ou en Espagne. Il suffira juste de configurer l’alimentation au pays concerné.
C’est pour prévoir ces transports internationaux qui nous ouvrent véritablement les portes du XXIe siècle, que la quasi totalité des pays africains possédant un chemin de fer se sont arrimés à l’écartement standard, les fameux 1435 mm. Du Maroc à l’Ethiopie, du Liberia à Djibouti en passant par le Nigeria. la Mauritanie et le Gabon, tous disposent de cette norme là. Mais hélas …
LA CREVETTONIE – UN CAS TOUJOURS À PART
« Si vous voulez comprendre comment faire pour être hors-sujet, il faut venir au Cameroun ». Ceci n’est pas de moi ; c’est le très regretté Charles Ateba Eyene qui le dit. Mais peut-être était-il du MRC et voulait déstabiliser le pays lui aussi. Quoiqu’il en soit, un constat est clair, c’est que le pays des Crevettes a réussi une fois encore à être différent de ses voisins, et pas forcément dans le bon sens.
Car l’écartement de rails dans notre chère chérie est de … 1000 millimètres (1 mètre) de large.
Soit très ( très) en dessous des indications modernes. Autrement dit, il est impossible pour un train de partir du Gabon ou du Nigeria et d’arriver à Yaoundé. Il faudrait pour cela descendre à la frontière et prendre un autre train, même pour le cas d’une ligne directe, juste parce que l’envergure de la voie ferrée n’est pas la même. Mais ne vous inquiétez pas, car Paul Biya est un grand panafricaniste. Le plus grand d’Afrique.
C’est ce que mon grand-père appelait : « la vraie sorcellerie. »
Bon, la bonne nouvelle pour commencer, c’est qu’il n’y a déjà même pas de voies de raccordement entre le Cameroun et le réseau nigérian ou gabonais ( Encore aurait-il fallu que les voies actuelles soient prolongées jusqu’à ces frontières ). Cela dit, il nous intéresse aussi de savoir pourquoi les choses sont ainsi. Pourquoi la France, l’Italie, l’Autriche, l’Allemagne ou la Belgique ( voisins les uns des autres ) partagent un modèle standardisé et pas les voisins d’Afrique centrale ?
A chaque autopsie de ce type, les biysyistes nous brandissent sans cesse l’étiquette de « pays souverain », comme s’ils étaient tous possédés par un démon ivre. Pourtant, voilà plus d’un siècle que les Allemands ont été chassés du Kamerun, et le chemin de fer est resté pratiquement le même, sans aucun prolongement. D’ailleurs depuis 1999, la Regifercam d’Ahidjo a coulé sous Biya, comme la Camair en 2008 (et bientôt CamLait-Co) , et notre frère en Christ Vincent Bolloré en a récupéré la gestion. Un grand exemple de souveraineté !
Le régime du « Renouvieux a donc été incapable de construire lui-même de nouvelles locomotives et d’irriguer le pays entier d’un réseau intégral. Tout ou presque est resté comme l’ont laissé les Deutschen. Or à l’époque, les colons avaient construit chacun un type de chemin de fer différent dans leurs colonies, pour transporter les matières-premières de la périphérie jusqu’à la côte, et les expédier par bateau en métropole. Ils n’avaient aucunement l’intention de nous aider à consolider nos rapports commerciaux intra-africains. Mais maintenant qu’ils sont partis que font donc nos dirigeants très très souverains et très très patriotiquement puissants ?
ILS SONT HORS-SUJET !!!
Dans un État voyou gouverné par une momie fossilisée, la séquestration d’un opposant est prioritaire aux questions de la pénurie d’infrastructures.
Le fait que les Camerounais restent si amorphes et n’osent pas dompter leur peur de manifester dans la rue pour chasser Biya est un autre cas de sorcellerie. Comme s’il n’était pas déjà suffisant de tolérer que la photo d’un mort-vivant préside aux destinées de la nation, ils acceptent encore qu’on leur parle d’inepties telles que l’ « émergence », alors qu’un simple tramway (train urbain) promis en 2011 pour les villes de Yaoundé et Douala n’a pas connu le début d’un commencement de première pierre. Ce n’est donc pas demain que le « panafricain » Mvondo Casper nous fera le « don » d’un train camerounais, compatible aux pays limitrophes et adapté aux normes de la modernité.
D’ailleurs à l’heure des bilans, on constate que non seulement il est impossible de quitter la Crevettonie en train, mais il est également impossible de la quitter en avion, puisque CamLait-Co est bannie des vols internationaux ( malgré 110 milliards de FCFA de dettes ), et qu’on doit emprunter les compagnies étrangères. Cela ne fait aucun doute : le MvondoLand est un modèle de souveraineté !
Lors de la tragédie du 21 octobre 2016 à Eseka, les conducteurs avaient oublié que sur une largeur de rails aussi affreusement petite, il n’est pas sage de conserver une certaine vitesse … et surtout pas dans une courbe .:. et surtout pas avec des wagons en trop. Le plus drôle, c’est que le Cameroun est membre associé de l’Union Internationale des chemins de fer, alors que le Nigeria – qui lui respecte pourtant l’écartement – n’en fait même pas partie !
Après l’accident, Casper n’est pas descendu sur les lieux vérifier tout ça et faire le grand saut de l’innovation technologique, comme tout président dont la tête fonctionne. Au contraire il n’était même pas présent sur le territoire national à ce moment là. Il claquait goulûment ses 25 millions de francs quotidiens aux frais du contribuable à l’Intercontinental de Genève. Ce n’est qu’après 39 jours à l’extérieur qu’il s’est souvenu qu’il avait un pays à diriger, et qu’il a pris un avion (d’une compagnie étrangère) pour revenir au bercail.
On ne vous le dira jamais assez : c’est un Gang de Malfrats.
Le biyayisme est un mongolisme.
CLAUDE WILFRIED EKANGA EKANGA
En attendant , je suis moi-même entrain de me rendre à Eseka. Si mon train rencontre un couac, peu importe. Car même à Berlin les trains déraillent … ou bien ?