CAMEROUN:DEUX ENSEIGNANTS ET UN PRINCIPAL ENLEVÉS DANS UN COLLÈGE
Décidément, il ne se passe plus une semaine sans enlèvement dans les établissements scolaires des deux régions anglophones du Nord-ouest et du Sud-ouest. Après les assassinats d’élèves à Kumba et la descente des membres du gouvernement sur place, la sécurité n’est toujours pas revenue. La preuve.
Deux enseignants et le principal d’une école ont été enlevés dans leur établissement mercredi par des hommes armés dans la région du Nord-Ouest anglophone en proie à un conflit meurtrier entre des rebelles séparatistes et l’armée, apprend-t-on de sources concordantes.
La nouvelle de ces kidnappings a été donnée à l’AFP par le fondateur de la Firm Foundation College à Bamenda, Ayeah Michael. « Ils ont été enlevés aux environs de 8 heures ce matin », a-t-il déclaré affirmant qu’ils ont été pris en otage par « trois ou quatre hommes armés qui parlaient en pidgin », une langue locale.
« Ils n’en avaient pas après les étudiants, seuls les enseignants intéressaient les kidnappeurs. C’est la première fois que nous sommes attaqués et nous n’avions jamais été menacés », insiste la même source. Ces enlèvement ont été confirmés par de sources sécuritaires du Cameroun .
Il faut rappeler que six enseignants ont également été enlevés à Kumbo le 4 novembre dernier.
Les régions anglophones du Cameroun connaissent depuis près de quatre ans des troubles qui se sont mués en luttes indépendantistes. Près de 600 000 enfants sont privés de scolarité disait l’Unicef il y a un an et près de 4 500 écoles fermées.
Si certains leaders séparatistes ont appelé cette année, à lever le boycott des écoles d’autres n’y étaient absolument pas favorables. Et l’armée affirmait avoir fait reculer les combattants indépendantistes. « Le gouvernement a déclaré que, suite à de multiples opérations menées les dernières semaines, dans les deux régions anglophones, l’armée a libéré plus de cent écoles de séparatistes. Le problème est que les opérations militaires peuvent, justement, déloger les combattants séparatistes des écoles. Mais la question est de savoir si les forces de sécurité sont en mesure de garder ces écoles – entre guillemets – libérées, sécurisées, protégées… Et surtout, si les forces de sécurité sont capables de maintenir une présence dissuasive autour de ces écoles, pour éviter que les séparatistes ne reviennent et sans remettre en cause le caractère neutre de l’école », avait analysé la chercheuse Ilaria Allegrozzi.