CARNAGE AU NIGER : AU MOINS 137 MORTS
Des hommes armés à moto ont attaqué plusieurs villages près de la frontière du Niger avec le Mali, faisant au moins 137 morts.
Le Niger est loin de connaître la paix. Le terrorisme y fait son lit malgré les progrès de la démocratie. Le pays a connu une escalade des attaques des djihadistes ces dernières semaines. La dernière attaque intervient dans les 24 heures suivant la confirmation de Mohammed Bazoum en tant que nouveau président du pays. Bazoum doit prendre ses fonctions le 2 avril 2021. Lors de la fusillade qui a eu lieu dimanche, les villages d’Intazayene, Bakorat et Wistane ont été attaqués.
Le Niger subit plusieurs attaques violentes depuis 2017. Les événements menant à l’instabilité ont commencé vers 2010. En janvier , au moins 100 personnes ont été tuées dans les villages occidentaux de Tchombangou et Zaroumdareye, le jour même où le Niger a annoncé que l’élection présidentielle se tiendrait le 21 février, selon un rapport de l’AP. Aucun groupe n’a revendiqué la responsabilité des attentats. En août 2020, huit, dont six travailleurs humanitaires français, ont été tués dans une fusillade similaire par des assaillants à motocyclette. Le 15 mars 2021, 60 personnes ont été tuées dans la région de Talibéri par des terroristes.
Le Niger, une des nations les plus pauvres du monde avec le Burkina Faso et le Mali voisins, luttent contre la propagation de la violence extrémiste meurtrière de groupes comme l’État islamique et Al-Qaida. Ces groupes ont tué des milliers de personnes et déplacé des centaines de milliers.
Un contingent de 1 200 soldats de l’armée tchadienne, réputée la plus aguerrie de la région, doit se déployer dans la zone des trois frontières, dans le cadre du « G5 Sahel » regroupant cinq pays (Mauritanie, Mali, Burkina, Niger, Tchad) qui s’efforcent de coopérer dans la lutte antijihadiste depuis 2015.
Comme ses voisins le Mali et le Burkina, également très touchés par les exactions des groupes jihadistes, le Niger bénéficie du soutien de l’opération française antijihadiste Barkhane, qui compte 5 100 hommes déployés au Sahel.