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CE TRISTE 26 JUIN OÙ MARC VIVIEN FOÉ EST MORT EN PLEIN STADE

UN LION NE MEURT JAMAIS ?

Il n’y a pas d’héritage plus lourd à assumer que de voir, bien malgré soi, sa popularité se nourrir de la mort d’un compatriote. Depuis le 26 juin 2003, alors qu’un drame s’abattait sur la planète football toute entière, avec la mort de Marc Vivien Foé sur un terrain, ma réputation semblait prendre un nouvel envol, du seul fait que j’avais commenté ce détestable match aboutissant à la mort d’un héros et prononcé une parole prémonitoire : « Ah, quelle image ! »

Je me suis toujours interrogé sur ce que j’avais dit d’original qui ait poussé mes compatriotes à ne retenir que cet instantané, lâché sous l’effet de la peur du pire.

J’ai commenté des rencontres où les Lions avaient été plus qu’indomptables. J’en ai aussi commentés où ils étaient simplement pitoyables. J’ai poussé des gueulantes mémorables, écrit des avant-papiers où la prose des textes le disputait aux envolées lyriques. Rien, dans tout cela n’a été retenu par les téléspectateurs, en 25 années de carrière ininterrompue à la télévision nationale.
Et puis vint ce fameux match Cameroun-Colombie de très triste mémoire : la mort si subite de celui qui apparaissait le plus costaud des gladiateurs !

Quinze années plus tard, si la phrase du reporter est restée gravée dans les mémoires, quel gâchis s’agissant de son héritage!

La mort de Marc Vivien Foé n’a pas seulement impacté les amoureux du football et les sélections nationales qui ont suivi. Elle a aussi eu de fâcheuses conséquences familiales, en déchirant les siens. Jusqu’à ses enfants…

Que reste t il de ce soldat tombé sur le champ de guerre ? Pas grand chose. La rue qui lui a été dédiée n’est pas totalement rentrée dans les usages des taximen et même des riverains.
Aucun événement sportif, produit au Cameroun ne rappelle la mémoire de ce footballeur. La Fécafoot et le ministère des Sports, qui auraient pu oeuvrer à raviver la flamme du souvenir, brillent, comme d’habitude, par leur manque d’inspiration. Et les années passent. Et la mémoire flétrit.

En attendant que l’oubli s’installe éternellement.

Jean Lambert Nnang

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