CHASSÉE DE L’HÔPITAL, ELLE ACCOUCHE SOUS LA PLUIE EN ROUTE
Dans la nuit du dimanche à lundi 20 septembre 2021, une femme guinéenne en travail affirme qu’elle a été chassée par une sage femme de la maternité de l’hôpital Mamou aux environs de minuit pendant qu’il menaçait de pleuvoir. Elle a finalement accouché quelques minutes après derrière la cour de l’hôpital au bord de la route.
Aïssatou Bhirowo Diallo, relate sa mésaventure auprès de nos confrères guinéens : » Suite à la forte détonation d’un tonnerre le dimanche nuit, qui soudainement a déclenché chez moi l’écoulement du liquide amniotique, j’ai senti les signes de l’accouchement. J’ai immédiatement informé mes voisins de m’accompagner à l’hôpital. Nous avons trouvé une moto tricycle qui nous a déposé à la maternité. Arrivées, nous avons trouvé que l’équipe était dans le bloc opératoire. On m’a dit d’attendre. J’ai patienté avec des douleurs sur un banc. »
Elle poursuit : « Une sage femme est venue me dire en poular « Wengo » c’est à dire pour se coucher sur le lit d’accouchement. J’ai difficilement monté sur la table d’accouchement. Elle a mis les gants et a commencé à retirer le bébé de force. Je lui ai dit avant toute chose, de consulter d’abord mon carnet de suivi. Elle m’a retroqué ‘ ce n’est pas à toi de m’apprendre mon travail ‘. Je lui ai répondu j’avais aussi subi un tel cas.
Elle me demanda pourquoi alors je suis venue à l’hôpital ? Je répondis : c’est parce qu’on nous a dit d’éviter d’accoucher à domicile sinon je peux accoucher à la maison. Après elle me dit de descendre et de faire ce que je veux. Je sentais le bébé arrivé. Je me suis adossée sur la table. Les sages femmes faisaient des va- et vient. L’une lança en poular ‘wo o djibhètâkè ‘ qu’elle ne va pas être souillée. Les femmes qui m’ont accompagnées ont plaidé auprès de la sage femme de s’occuper de moi. Elle a juré qu’elle ne va pas me toucher.
D’ailleurs, elle me dit de sortir de la maternité. Elle m’a tiré la main en me proférant d’injures. Dehors, elle me lança:’ regarde moi cette ordure! Pourquoi une telle ordure vient ici ? ‘
Nous sommes sorties, derrière la cour de l’hôpital, le bébé était sur le point de tomber. Une femme qui m’accompagnait a enlevé son pagne qu’elle a étalé par terre, c’est là que j’ai accouché d’un bébé de sexe féminin au bord de la route. Après, nous avons continué à domicile ».
Déjà, la mise en cause dans cette affaire a préféré courir ce lundi pour aller porter plainte au commissariat de police de Mamou contre la femme pour diffamation.
Cette histoire rappelle un autre drame survenu à l’hôpital Laquintini de Douala, au Cameroun le dimanche 13 mars 2016, avec une vidéo d’une rare violence qui avait circulé sur les réseaux sociaux, montrant une femme enceinte âgée de 31 ans, Monique Koumateke, couchée sur le parvis dudit hôpital , et dont le ventre était ouvert au scalpel par une autre femme, manifestement désespérée, qui en extirpait deux fœtus.
L’onde de choc s’était rapidement propagée dans tout le pays. Très vite, les premières rumeurs avaient circulé, qui toutes mettaient en cause le personnel médical de l’hôpital, accusé tour à tour de négligence, d’inhumanité, de cupidité. Des proches de la défunte avaient expliqué à la télévision camerounaise avoir agi pour sauver les deux enfants qui bougeaient encore dans le ventre de leur mère face à un personnel médical inactif.