CLASSEMENT DES PAYS AFRICAINS LES PLUS ET LES MOINS ENDETTÉS
Les pays d’Afrique ont recours à l’endettement pour financer leur développement. Souvent présentés comme excessivement endettés, les pays africains sont pourtant très largement sous endettés comparativement aux pays occidentaux. Afin que l’appréciation du niveau d’endettement de chaque pays tienne compte de son poids économique, nous avons choisi de publier les chiffres de la dette rapportés à la richesse nationale (% du PIB).
Encours de la dette la plus élevée et la moins élevée en Afrique
En dépit de ce constat général, l’encours de la dette des états africains varie fortement d’un pays à l’autre. S’il est observé que le stock de dette (en PIB) le plus élevé est détenu par les pays les plus riches du continent (en raison notamment de leur forte capacité d’endettement), les pays les plus pauvres portent la charge de la dette la plus lourde en proportion de leur richesse nationale.
Ainsi constate-t-on que le Soudan, le Mozambique, la Djibouti, les Seychelles, le Cap-Vert, l’île Maurice, la Mauritanie, la Tunisie, la Zambie et le São Tomé-et-Príncipe forment le top 10 des pays les plus endettés d’Afrique avec un encours de dette qui varie de 66.5% du PIB pour le São Tomé-et-Principe à 164.4% du PIB pour le Soudan.
A l’inverse, les économies de taille réduite sont l’Algérie, la Guinée Equatoriale, le Burundi, Nigéria, Eswatini, l’Érythrée, la République démocratique du Congo, la Guinée, la Guinée Bissau, et le Mali possèdent le stock de dette en PIB le moins élevé. Leur dette oscille entre 2.1% du PIB pour l’Algérie et moins de 23% du PIB pour le Mali.
Classement général des pays d’Afrique en fonction de leur dette
Le classement des pays d’Afrique en fonction de leur dette en 2018 permet de donner un aperçu général de l’encours de dette de chaque pays et ainsi comparer les pays entre eux. Ce classement tient compte d’une dette extérieure totale rapportée au PIB (agrégat économique qui mesure la richesse nationale d’un pays) propre à chaque Etat.
Très
présente sur le continent africain depuis une quinzaine d’années, la Chine en est devenue l’un des plus importants créditeurs. En Zambie, la dette vis-à-vis de la Chine se monte à 36 % du PIB. Au Kenya, les banques chinoises détiennent les trois quarts de la dette extérieure. Elles sont également très actives en Angola, au Congo, à Djibouti ou en Ethiopie.
Réputée moins exigeante que les bailleurs occidentaux en termes de conditionnalité, certains exemples récents laissent cependant penser que la Chine n’hésiterait pas à transformer ses créances en actifs physiques en cas de non-paiement, comme cela s’est passé récemment avec un port Sri-Lankais. Le coût pour le pays emprunteur est substantiel.
Après une quasi-stagnation du PIB par tête moyen en 2017 et 2018, la conjoncture africaine pour les années qui viennent n’est pas bien meilleure. La situation actuelle rappelle énormément la crise de la dette du début des années 1980 qui a débouché sur la « décennie perdue du développement ».