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COIFFEUSE, FEMME DE CHAMBRE, MARIÉE À UN CHANTEUR DE ZOUGLOU, DÉPUTÉE

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Rachel Keke, elle est nĂ©e en 1974 dans la commune d’Abobo, au nord d’Abidjan, en CĂŽte d’Ivoire, d’une mĂšre vendeuse de vĂȘtements et d’un pĂšre conducteur d’autobus. Elle est originaire de l’ethnie des Dida du peuple Krou, elle perd sa mĂšre Ă  l’ñge de 12 ans et commence Ă  travailler Ă  16 ans comme coiffeuse.

Elle travaille Ă©galement ensuite comme caissiĂšre et comme aide Ă  domicile pour personnes ĂągĂ©es. À la suite de la guerre civile de dĂ©cembre 1999 en CĂŽte d’Ivoire, elle arrive en France Ă  26 ans et y exerce son mĂ©tier dans le salon de coiffure de son oncle.

NaturalisĂ©e française en 2015, elle a cinq enfants et s’est remariĂ©e en 2016 Ă  un chanteur de zouglou, une musique urbaine ivoirienne.

Elle commence Ă  travailler comme femme de chambre Ă  l’hĂŽtel Ibis Batignolles en avril 2003, employĂ©e par les sous-traitants successifs.

Longtemps Ă  temps partiel, ses demandes pour passer Ă  plein temps n’aboutissent qu’en 2017. Elle devient gouvernante en 2019. Ses conditions de travail ont des effets sur sa santĂ© et elle est en arrĂȘt maladie en fĂ©vrier 2019.

Elle indique au sujet de ce mĂ©tier qu’il « dĂ©truit le corps. Il y a des syndromes du canal carpien, des tendinites, des maux de dos
 ». Dans le cadre de ce travail, elle est Ă©galement confrontĂ©e au racisme et Ă  des tentatives d’agressions sexuelles.

Le 17 juillet 2019, vingt-huit femmes de chambres de l’hĂŽtel Ibis Batignolles majoritairement africaines, dont Rachel Keke, se mettent en grĂšve pour une durĂ©e illimitĂ©e. Elles dĂ©noncent alors leurs conditions de travail et leur sous-rĂ©munĂ©ration auprĂšs de leurs employeurs le groupe hĂŽtelier Accor et son sous-traitant STN.

Le combat des femmes de chambre prend fin en mai 2021 par un accord oĂč elles obtiennent une revalorisation des qualifications et des salaires, la prise en compte des heures supplĂ©mentaires et une prime de repas. Par contre, elles n’obtiennent pas la fin de la sous-traitance et l’intĂ©gration chez Accor.

Rachel Keke rejoint le Parlement de la Nouvelle Union populaire Ă©cologique et sociale (NUPES), organisation visant Ă  rassembler personnalitĂ©s, associatifs et citoyens de la sociĂ©tĂ© civile autour de la campagne de Jean-Luc MĂ©lenchon, candidat de La France insoumise Ă  l’élection prĂ©sidentielle de 2022. Elle participe activement Ă  la campagne et intervient Ă  des rĂ©unions publiques au cĂŽtĂ© de dĂ©putĂ©s insoumis.

Investie par La France insoumise, elle est candidate aux Ă©lections lĂ©gislatives de 2022 dans la septiĂšme circonscription du Val-de-Marne, oĂč elle rĂ©side. La circonscription est traditionnellement ancrĂ©e Ă  droite.

Au premier tour de l’élection, Rachel Keke obtient 37,22 % des suffrages exprimĂ©s et termine en premiĂšre position, en ballottage favorable devant l’ancienne ministre des Sports du gouvernement Philippe II Roxana Maracineanu (23,77 %). Elle est Ă©lue au second tour Ă  177 voix prĂšs avec 50,30 % des suffrages face Ă  Roxana Maracineanu.

Mwassi ya Africa

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