COMME D’AUTRES MILLIARDAIRES CAMEROUNAIS PASCAL MONKAM SE BAT CONTRE LA MORT À L’ÉTRANGER
C’est la confusion qui règne sur l’état de santé de l’homme d’affaires camerounais Pascal Monkam. Annoncé mort par plusieurs sites évoquant les sources familiales , le milliardaire est vivant et reçoit actuellement des soins dans une formation hospitalière où il est interné depuis quelques jours en Afrique du Sud. Plusieurs publications erronées ont aussitôt fait de relayer le décès du célèbre propriétaire des hôtels La Falaise . Cependant, la famille de Pascal Monkam dément ces rumeurs.
Pascal Monkam est à la tête de plusieurs entreprises au Cameroun et en Afrique du Sud, notamment la chaîne hôtelière La Falaise, qui se porte plutôt bien . Cependant, le constat est désolant : les hommes d’affaires camerounais n’investissent pas dans le secteur sanitaire et finissent leur parcours dans des hôpitaux et cliniques à l’étranger. Nous vous proposons une réflexion du Dr Aubin Nino Baleba à propos :
Quel est le lien entre Joseph Kadji Defosso, décédé en 2018 en Afrique du sud, Jean Samuel Noutchogouin, qui nous a quitté en 2019 à neuilly-sur-seine, Fotso Victor, mort en 2020 à Neuilly-sur-seine, et Pascal Monkam dont on annonce le décès- non confirmé- à la suite de son évacuation récente en Afrique du Sud ? Ce sont des pionniers de l’industrie au Cameroun ayant amassé des fortunes colossales au fil des ans dans le commerce, l’import-export, l’industrie, le bâtiment et autres.
Mais ils ont également la particularité, à l’instar de nombreuses autres personnalités publiques, d’être décédés loin de leur patrie, à la suite d’évacuations sanitaires.
Certes l’Etat camerounais a consenti d’énormes efforts ces dernières années à travers l’extension de la carte sanitaire et même l’amélioration du plateau technique, mais force est de reconnaitre qu’il est souvent abandonné par les grands industriels du secteur privé dans ce sens. A ce jour, en dehors de la polyclinique Soppo Priso tombée depuis en décrépitude, aucune formation sanitaire privée n’est détenue par un capitaine d’industrie camerounais.
Les rares formations hospitalières du secteur privé, véritables « cliniquettes » sont souvent l’œuvre de quelques médecins courageux, généralement sur fonds propres cotisés au cours d’une longue carrière, avec les limites qui sont les leurs en matière de capitalisation ne permettant pas d’obtenir un plateau technique concurrentiel. D’ailleurs ces cliniques sont en général très vite fermées lorsque leur promoteur n’est plus de ce monde.
Il faut saluer bien entendu des gestes tels que le Pavillon Eto’o à l’hôpital laquintinie, ou celui de Ngouchingue Sylvestre à l’hôpital régional de Bafoussam, mais les fortunés camerounais devaient aller au-delà de ces gestes philanthropiques sporadiques en orientant véritablement des capitaux dans la santé, autant au niveau de la formation, de la sensibilisation du grand public mais aussi des soins, en investissant sur des projets de centres hospitaliers n’ayant rien à envier à ceux de l’occident, ils y gagnerons davantage d’argent en sauvant des vies, y compris les leurs et celles de leurs proches. L’expertise existe, elle ne demande qu’à être utilisée.
Dr Aubin Nino Baleba, 18 février 2021