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COMMENT FÊTER LA JEUNESSE QUAND DES MILLIERS SONT TUÉS ET D’AUTRES ENFERMÉS ?

Comme il est de coutume chaque 10 février, le chef de l’Etat dans son adresse à la jeunesse a été fidèle à lui-même.
Dans une apparence vieillissante à l’écran, malgré un montage décousu des images de son discours, symbole de l’improvisation criarde qui caractérise notre cher et beau pays, le president Paul Biya iya n’a pas dérogé à la règle des promesses à l’endroit des jeunes. Il a entre autres promis 500 000 emplois cette année 2019, ce qui relève d’un enfumage de mauvais goût quand on sait que la création des emplois fait suite à une politique favorisant l’installation d’un climat des affaires propice à l’investissement et à la création des richesses. Or, la situation politique que traverse notre pays actuellement nous met aux antipodes de cette logique.

Comment comprendre que le chef de L’ÉTAT dans son discours n’ait même pas eu une pensée pour les jeunes qui subissent les effets négatifs de la guerre dans les zones dites anglophones ? Qu’a fait cette jeunesse pour mériter un tel oubli ? Les zones anglophones aujourd’hui sont en proie à l’insécurité, aux violences de toutes parts et donc coupé du tissu économique du pays, comment fera-t-on des emplois existant dans ces endroits? Peut-on créer des emplois dans des conditions conflictuelles pareilles ? Non Mr le président, les jeunes n’attendent pas de vous les emplois, les jeunes attendent que vous créez des conditions de vie adéquates à leur épanouissement, que vous mettez un terme à cette sale guerre qui tue notre peuple au quotidien sans que la moindre indignation ne soit prononcée.

Un chef sait écouter, un chef sait prendre les bonnes décisions, dans l’intérêt de son peuple. Vous avez tout devant vous la porte de l’histoire, grandement ouverte, entrez- y tout simplement et de la plus belle des façons possibles.
Les jeunes sont abandonnés à eux-mêmes et aux pseudos employeurs véreux; et pour la plus part, sont résolus à des travaux à salaire minable. Oui Mr le président, les Camerounais travaillent un mois entier pour 30 000 francs CFA de salaire, oui 30 000 francs CFA de salaire pour 26 jours de travail, soit un peu moins de 1200 francs CFA par jour!

Mr le président Jean de la Bruyère disait en son temps qu’il y a une sorte de honte d’être heureux à la vue de certaines misères. Vous êtes certainement heureux, contaminez la jeunesse, que vous avez toujours prétendu être le fer de lance de la nation avec votre bonheur, sauf si vous voulez une lance en aluminium ? Non Mr le président, les jeunes n’ont pas besoin des promesses, ils ont besoin de bosser. Tout le monde ne peut pas devenir conseiller municipal comme vous le réclamez, créez des conditions propices pour les affaires et les emplois seront une conséquence de celles-ci.

Au fait dans les zones anglophones, où il n’existe plus d’écoles depuis bien longtemps, qui va défiler là bas ? On fête quoi aujourd’hui ? Comment fêter lorsque plus de 200 jeunes sont dans les geôles pour leurs appartenances politique ? Comment fêter lorsque notre nation est pillée sans la moindre sanction ?
Je m’interroge…

Ulrich Armel

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