COMPLOT CONTRE KAMTO: LES PREUVES DE L’IMPLICATION DU RÉGIME BIYA
Par Michel Biem Tong, journaliste web en exil
Le pouvoir de Yaoundé vient d’être pris le slip au talon, sur le point de commettre la sale besogne : tuer l’opposant Maurice Kamto, devenu un véritable caillou dans la chaussure du groupe occulte, extrémiste et ethnofasciste ekang qui jure de conserver le pouvoir au Cameroun par tous les moyens, y compris les plus bestiaux.
Ses partisans sur les réseaux sociaux banalisent, comme toujours : « pourquoi c’est à Garoua qu’on choisit de le tuer alors qu’on peut le faire très facilement à Yaoundé ? », « c’est un montage du MRC (parti de Maurice Kamto, ndlr) pour gagner la sympathie de l’opinion après l’échec des marches blanches », etc.
Mais pas mal d’indices laissent croire qu’il s’agissait sinon d’une tentative d’assassinat, du moins d’un mauvais coup que le pouvoir Biya préparait contre Maurice Kamto et sa délégation qui, ce vendredi 13 mars 2020, se trouvaient à Garoua, en route pour Maroua afin d’y tenir un meeting :
1-Les versions avancées par les soutiens du régime et qui sont différentes les unes des autres témoignent de la confusion qui a gagné le camp du pouvoir. Pendant que la version attribuée à la compagnie de gendarmerie de Garoua soutient que le sous-officier de gendarmerie Ngwe Jean Fils et deux de ses camarades en civil ont été déployés autour du cortège de Maurice Kamto pour éviter tout débordement (c’est-à-dire en mission d’escorte), une autre indique que le gendarme Ngwe Fils était en mission de renseignements.
2-Comment comprendre que pour une mission d’escorte, ce soit quelques gendarmes en civil qui soient déployés plutôt que des gendarmes et même des militaires en tenue, surtout que Maurice Kamto se rendait dans une zone où la secte islamiste Boko Haram poursuit ses activités criminelles ?
3-Par le passé, des opposants tels que Cabral Libii, Ni John Fru Ndi, Joshua Osih ont eu droit à des escortes faites de militaires et de gendarmes en tenue, armés jusqu’aux dents pour leurs tournées à travers le pays. Pourquoi quand il s’agit de Maurice Kamto, ce sont des gendarmes en civil que le pouvoir déploie pour son déplacement ?
4-Pourquoi les responsables en charge de la sécurité dans la région du Nord n’ont pas informé Maurice Kamto (qui du reste ne leur a rien demandé) de la nécessité qu’il soit escorté et sécurisé pour éviter des débordements (à leur yeux, Kamto est devenu autant populaire, bravo !) autour de son cortège ?
5-Pourquoi quand le gendarme Ngwe Fils est maitrisé par la garde rapprochée de Maurice Kamto, ce dernier n’est pas fichu de décliner son badge et ce qui l’amène dans le cortège? Pourquoi ses autres collègues d’armes, au lieu de rester sur place pour donner des explications sur leur mission ont opté plutôt pour la fuite ? Et si c’était cette dernière qui était prévue dans le plan d’assassinat au cas où ils avaient réussi leur coup !
6-Si le sous-officier de gendarmerie Ngwe était en mission de renseignement dans le cortège de Maurice Kamto, c’est quoi cet objet qu’il était en train de sortir de sa poche au moment où il est maîtrisé par la sécurité de Maurice Kamto ?
Voilà quelques questions que, si le Cameroun était une République digne de ce nom, l’antenne Sécurité Militaire (SEMIL) du Nord se serait posée et aurait posé au sous-officier de gendarmerie Ngwe Fils. Mais la SEMIL qui a à sa tête un bandit de grand chemin au nom de Bamkoui Emile, n’est prompte qu’à surveiller et traquer les opposants et autres activistes anti-Biya.
De plus, l’on apprend que ce sont plutôt les membres de la garde rapprochée de Maurice Kamto qui sont attendus ce lundi 16 mars 2020 au Tribunal militaire de Yaoundé pour voies de fait sur un fonctionnaire de gendarmerie. Pourtant, c’est la vie d’un citoyen, fut-il le mal aimé Maurice Kamto, qui était en jeu. Quel pays !