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CORRUPTION EN AFRIQUE : BOLLORÉ VERSE PRÈS DE 8 MILLIARDS AU TRÉSOR FRANÇAIS

Le Parquet national financier du tribunal de Paris a renvoyé le dossier Bolloré à un juge d’instruction. Le «plaider coupable» de Vincent Bolloré et deux autres responsables du groupe dans une affaire de corruption au Togo n’ayant pas été homologué. Déjà, le Groupe Bolloré a versé 12 millions d’euros au trésor français, soit l’équivalent de 7 milliards 822 millions 452 mille francs CFA.

L’ordonnance de renvoi des trois hommes par le biais de la CRPC «a été rendue caduque en suite de la non-homologation» de la procédure.

Dans le même dossier, le groupe Bolloré a payé 12 millions d’euros le 8 mars au Trésor public français. La magistrate ayant examiné le dossier avait en revanche homologué la Convention judiciaire d’intérêt public (CJIP).

Le groupe Bolloré devra désormais mettre en place un programme de conformité aux règles de l’Agence française anticorruption (AFA). On parle ainsi de quatre millions d’euros.

Vincent Bolloré, Gilles Alix et Jean-Philippe Dorent ont accepté avoir utilisé les activités de conseil politique de la filiale Havas afin de décrocher la gestion des ports de Lomé au Togo et de Conakry en Guinée au bénéfice d’une autre filiale, Bolloré Africa Logistics, anciennement appelée SDV. Les concernés ont reconnu les faits et plaidé coupable, selon le Parquet national financier de Paris.

SDV avait obtenu la gestion du port de Conakry après l’élection à la présidence guinéenne d’Alpha Condé fin 2010. La société avait aussi remporté la concession à Lomé peu avant la réélection en 2010 au Togo de Faure Gnassingbé.

On est quand même surpris que dans cette affaire de concession de l’exploitation du port de Lomé pendant trente ans, on est surpris par le silence radio de la justice togolaise, alors qu’elle est loin d’être franco-française [Le gouvernement togolais n’a pas réagi à l’annonce du jugement à venir de l’homme d’affaires, considérant l’affaire comme exclusivement française.] Le président Faure Gnassingbé et un de ses frères y sont nommément et la justice de leur pays devrait les interroger pour entendre leur version des faits.

On est également surpris du silence d’Alpha Condé, ancien opposant qui dénonçait la mafia de la françafrique et qui est devenu un grand ami de Vincent Bolloré. Les intellectuels, activistes et panafricanistes ont toujours dénoncé lors des manifestations , les ambivalences des relations entre Paris et ses anciennes colonies  d’où sont très présentes  des collusions abjectes qui plombent le jeu politique et la transparence dans les milieux d’affaires. Si on en arrive à des procès où les coupables sont obligés de rendre gorge, ce serait un grand pas de franchi dans la lutte contre la corruption en Afrique et pour un assainissement des relations France-Afrique.

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