COUPS D’ÉTAT EN AFRIQUE : L’ARMÉE PERPÉTUE LA COLONISATION
UN PEUPLE QUI SE CONTENTE D’ESPERER UN OU DES LIBERATEURS A FAIT LE CHOIX DE SA DOMINATION PERMANENTE
Les coups d’état confirment l’impuissance de notre peuple à faire face de manière organisée, de manière radicale et de manière victorieuse aux petits tyrans qui régentent les enclos coloniaux abusivement appelés Etats africains qu’ils détruisent par toutes sortes de prévarications à commencer par celles des élections et des normes constitutionnelles et légales.
Quand on voit notre peuple sauter de joie en face des coups d’état, on lit dans cette joie la confirmation que notre peuple se considère toujours comme une masse d’enfants ayant toujours besoin d’un sauveur. D’un sauveur qui le délivrera de toutes ses souffrances et que son seul rôle se résume et se résumera à être une foule d’acclamateurs. Ce qui est une erreur de jugement très grave et l’Histoire a déjà montré 10000000 fois aux africains qu’ils ont tort de vouloir sous-traiter leur lutte de libération aux autres ou à un corps du système oppresseur.
C’est dire donc que les coups d’état renforcent l’armée coloniale et affaiblissent un peuple déjà affaibli, désorganisé, impuissant et qui ne cherche pas trop à soigner cette impuissance sauf à espérer un salut divin ou le miracle d’un surhomme. Le déséquilibre originel entre l’immense masse populaire écrasée par une minorité armée s’attribuant le titre d’élite est maintenu et renforcé ainsi.
Les armées font partie du problème africain car étant l’institution qui, par excellence, maintient violemment les enclos coloniaux en place en les présentant comme des États réels.
Mis à part le coup d’état de Rawlings ( qui a fini par un néolibéralisme cacaoyer et caféier au Ghana) et le coup d’état de Thomas Sankara ( qui a fini au cimetiere, « rectifié » par Blaise Compaoré qui sera lui-même chassé et remplacé par son faux jumeau Kaboré), les coups d’état sont des illusions de changement car, dès leur première déclaration, les putschistes rassurent les puissances coloniales et leurs multinationales en leur disant qu’ils garantissent l’exécution des contrats miniers ainsi que des engagements internationaux pris par leurs prédécesseurs et que seuls sont suspendues la « constitution » papier-toilette et les réunions politiques.
En un mot, les putschistes rassurent les dominateurs et s’engagent à maintenir le franc cfa, l’exploitation minière et agricole du sol africain, le paiement de la dette, les contrats léonins et la petitesse sur la scène mondiale du pays qu’ils prétendent avoir libéré.
Conclusion:
Un peuple qui n’est pas capable de payer le prix de sa liberté et qui ne veut pas acquérir cette capacité et se contente plutôt d’espérer un ou des libérateurs a fait le choix de sa domination permanente.
Komla Kpogli, S.G du Moltra