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COVID-19 : APRÈS LA MORT DE 6 DÉTENUS, DES MANIFESTATIONS DÉCLENCHENT DANS LA PRISON DE YAOUNDÉ

La prison centrale de Yaoundé Kondengui est en ébullition ce lundi 13 avril 2020. De sources pénitentiaires, la grogne est survenue après le décès de six détenus suspectés d’avoir contracté le coronavirus dans l’enceinte de centre pénitentiaire construit pour 800 personnes, mais qui abrite aujourd’hui près de 6000 individus.

La grogne au sein du pénitencier est confirmée par plusieurs sources indépendantes  et des détenus que nous avons réussi à contacté.  Le mouvement d’humeur a commencé  après le décès de  » 6 personnes  ces derniers jours au sein de la prison. » Des personnes décédées qu’on soupçonne malades du coronavirus de leur vivant.

« Actuellement, mouvement d’humeur à la prison de Kondengui, suite à 6 décès suspects », écrit Jean Claude Fogno, le secrétaire exécutif permanent de l’Ong Mandela Center International, sur son compte Facebook ce lundi 13 avril 2020. Cette information est confirmée par le lanceur d’alerte David Eboutou, ancien locataire des lieux, mais qui parle de 3 morts.

Par ailleurs, la situation des Camerounais  anglophones déportés de la région du Nord-ouest, inquiète. Elvis Fonyuy, atteint de coronavirus, après avoir été transporté  dans un état très critique à l’infirmerie de la prison, a été extrait pour une destination inconnue. Sa famille reste sans nouvelle. Inusa, arrêté à Ndop, torturé dans le sous-sol du Secrétariat d’État à la Défense à Yaoundé, puis transféré à la prison de Kondengui, a également attrapé le Covid-19. Sorti de sa cellule nuitamment dans un piteux état, on reste sans aucune nouvelle.

Dès le début du mouvement d’humeur, l’Etat camerounais a déployé les éléments du GSO encercler la prison.  Ils auraient  procédé à la distribution  d’un masque chirurgical par prisonnier. Or, ces masques ne sont valables que pour 3 heures seulement. Les tests de dépistage au Covid-19 n’ont jamais été faits en prison où nous avons pourtant donné l’alerte du décès de deux premiers cas enterrés clandestinement dans des fosses communes.

Les audiences ayant été suspendues dans les palais de justice, Paul Biya ne donnant aucun signe de vie, le ministre de la Justice porté disparu, la situation risque dégénérer en mutinerie dans les prochains jours comme l’année dernière. Le régisseur de prison, le gouverneur du Centre et le préfet du Mfoundi avaient  essayé de calmer en vain la mutinerie à la prison centrale de Kondengui, mais les prisonniers les avaient  chassé.

Les militants du MRC s’étaient  sont joints aux séparatistes anglophones communément appelés Ambazoniens. Ils réclamaient la présence du Ministre de la Justice garde des sceaux Laurent Esso. Se sont joints également aux manifestants  plusieurs autres pénitenciers qui dénonçaient la lenteur dans les procédures judiciaires et la non indépendance de la justice. Le vice président du MRC Mamadou Mota était  sorti de son quartier pour adresser un message aux manifestatants en leur demandant d’éviter les débordements et de tout faire dans la paix. Mais aujourd’hui, la tension est plus vive. C’est une question de survie face au coronavirus.

J. RÉMY NGONO

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