CRISE ANGLOPHONE :L’AMBAZONIA EST DÉJÀ RECONNUE PAR LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE
Encore des diplomates ! Une invasion de diplomates ! Maintenant, il s’agit des Secrétaires généraux de l’UA, de la Francophonie et du Commonwealth, et pour un même thème : la Sécession anglophone !
J’aimerais bien voir la tête de ces pseudo-patriotes qui poussaient le régime de Biya dans la violence en lui faisant croire que le problème anglophone est un problème intérieur et qu’il n’y aura aucune ingérence étrangère.
Maintenant que le Gouvernement tente désespérément, sans grand succès, de justifier ses positions, où sont-ils, ces Grands Conseillers ? Pourquoi les théories mystérieuses et alambiquées sur les relations internationales et le sacro-saint principe de non-ingérence ne marchent plus ?
D’où vient-il que les diplomates arrivent au Cameroun, les uns à la suite des autres, en un interminable chapelet, réclamant tous au Gouvernement de tout faire pour restaurer la paix dans le NOSO ?
Pour un problème qu’on nous disait intérieur, toutes les puissances du monde ont désormais l’œil sur nous et quelquefois des menaces fusent et durcissent. Tout le monde nous regarde avec dureté et suspicion.
Lorsqu’on sait par ailleurs que le Grand Dialogue, avec son statut spécial, a prétendu avoir résolu la crise, que viennent-ils donc faire ? Sont-ils à leur tour convaincu que c’était du pipo ?
Actuellement, ces pseudo-patriotes qui ont poussé le Gouvernement à la difficulté avec leurs fanfaronnades en sont réduits à compter sur l’appui de la Chine ou de la Russie ! Savent-ils de quoi ils parlent ?
Ou alors, sur le patriotisme des Camerounais ! Mais bon Dieu, sur quel patriotisme on peut compter quand deux parties du Cameroun se battent ? Le patriotisme est de quel côté et les patriotes vont combattre qui ? Comment vont-ils le faire ?
Les puissances étrangères ne harcèlent pas le Gouvernement du Cameroun au hasard ! Ils n’ont pas pris une carte et ont pointé un doigt de manière aléatoire sur le Cameroun ! Ils se mêlent de nos affaires parce qu’il y a un problème interne suffisamment grave pour solliciter leur attention! C’est bien parce que les Anglophones ont pris les armes pour mettre fin à l’Etat unitaire que les étrangers sont là !
Les gens parlent de quel patriotisme ?
On ne sait plus quel discours tenir pour expliquer au Gouvernement qu’il est dans l’erreur ! Totalement dans l’erreur, et que sa position n’est pas soutenable !
Dès le premier jour, nous avions expliqué que le problème anglophone était infiniment plus profond parce qu’il signalait l’échec de l’Etat unitaire et qu’il fallait en sortir, sans le moindre état d’âme, car on reconnait les vrais dirigeants à leur capacité à trancher sur le vif, même si ça saigne.
Au lieu de cela, on nous a opposé la philosophie et les prétendus « acquis » de l’Etat unitaire et autres conneries de la même espèce ! Comment peut-on nous faire croire que partir d’un Etat Fédéral vers un Etat unitaire est une avancée? C’est écrit où ? Soutenu par quelle thèse ? ça se trouve dans quelle théorie ? Et c’est conforté par quel exemple dans le monde ?
En dehors du régime du Cameroun et ses hagiographes, quel auteur dans le monde depuis que l’humanité existe a prétendu qu’un Etat unitaire réalisait plus le développement, la paix et l’unité qu’un Etat fédéral ?
Aucun auteur ! Nous sommes clairement en présence des gens qui aiment le pouvoir jusqu’à la folie! On a expliqué au régime de Biya qu’il est de son plus grand intérêt de diviser le budget en 2, de remettre la moitié aux Etats régionaux en se débarrassant de tous les besoins de proximité, et de gérer lui-même l’autre moitié pour ses missions stratégiques. Cela l’aurait protégé lui-même, mais ces gens aiment le pouvoir au-delà du simple bon sens, jusqu’au suicide!
Quoiqu’il en soit, le régime a fait le pari fou de réduire la Sécession Anglophone avec ses vieilles techniques de l’Etat unitaire brutal et centralisé et de négliger la dimension internationale de ce problème. Une grave faute inexplicable avec des gens qui sont sensés le conseiller et ceci, pour deux raisons :
-L’ENVIRONNEMENT ACTUEL : nous ne sommes plus en 1960, mais bien en 2019 où ces concepts de « problème interne dans un Etat » ont perdu toute la pertinence d’antan. Les NTIC et surtout, INTERNET ont transformé le monde en un village planétaire, et personne ne peut plus s’abriter dernière la non-ingérence pour espérer perpétrer des crimes chez lui. Ces histoires qu’on peut se permettre de faire n’importe quoi chez soi au non de la non-ingérence, ce sont les affaires du siècle passé.
Aujourd’hui, vous arrêtez un opposant, vous muselez la presse, vous réprimez une manifestation, vos actes sont vus à l’instant même par le monde entier qui vous désapprouve et peut prendre des mesures contre vous. Vous pouvez même, en cas de crime, en répondre devant la Cour Pénale Internationale ou même les tribunaux étrangers comme Hisseine Habré. Il n’existe aucun refuge pour les autorités criminelles qui auraient espéré réduire la crise anglophone en massacrant ses populations. Il n’y avait donc aucune chance pour que la répression du mouvement sécessionniste laisse les puissances étrangères indifférentes.
-LA SPECIFICITE ANGLOPHONE : même si le principe de non-ingérence avait encore toute sa validité, il ne s’appliquerait pas aux Anglophones, étant entendu que le Southern Cameroon fut adjoint à la République sous le modèle d’un Etat fédéral et sous l’égide des Nations-Unies. On ne voit pas très bien comment des gens qui avaient organisé ce mariage pouvaient laisser l’Etat unitaire poursuivre ses manigances d’absorption de cette Communauté.
Dans tous les cas, les calculs des conseillers du Chef de l’Etat étaient mauvais. Le problème anglophone sera de plus en plus internationalisé, et il arrivera bien un moment où le Gouvernement perdra tout contrôle de la situation.
Comme j’ai eu à le dire, le Cameroun unitaire n’est plus viable avec les Anglophones. Et il faut enlever de la tête que la Sécession peut s’éteindre sans le retour à la Fédération de 1961 ou au moins, une fédération équivalente!
C’est impossible !
Il ne sert absolument à rien d’insister !
Dieudonné ESSOMBA