DÉCÈS D’UN DICTATEUR AFRICAIN QUI BROYAIT LES OPPOSANTS
« C’est avec une profonde tristesse que j’annonce le décès d’un grand homme d’État africain, Son Excellence Daniel Toroitich Arap Moi, le deuxième président du Kenya », a indiqué M. Kenyatta, en déplacement aux États-Unis, dans une « proclamation présidentielle » écrite.
Daniel arap Moi, instituteur de formation, avait succédé au père de l’indépendance Jomo Kenyatta – lui-même père d’Uhuru – à la mort de celui-ci en 1978. Celui qui voulait finir ses jours au palais présidentiel, est finalement décédé chez lui, à la maison.
Son long règne – le plus long d’un président kényan – a été marqué par le durcissement d’une répression que maniait déjà Jomo Kenyatta, le musellement de la dissidence, des détentions arbitraires, des opposants torturés et la corruption. En 1982, il a instauré un système de parti unique.
Son règne de 24 ans, l’a transformé en dictateur en 1982. Cette année-là, il a transformé le système politique en instaurant le parti unique : un amendement à la Constitution fait du Kenya de jure un État à parti unique, ce qui empêche tout parti politique d’opposition de s’enregistrer… Les autorités font échouer une tentative de coup d’Etat: 159 personnes sont tuées, et le règne d’arap Moi se durcit. Le pouvoir s’en prend à ses adversaires qui sont arrêtés, torturés, assassinés, y compris l’ancien ministre des Affaires étrangères Robert Ouko.
Les Kényans subissent aussi le chômage et l’inflation, dans une économie gangrenée par la corruption : Moi parti du pouvoir, son régime sera accusé de détournements de fonds massifs, via un système de fausses exportations – l’affaire « Goldenberg », pour laquelle il ne sera jamais vraiment inquiété.
Dans un rapport établi dans les années 2000, Kroll, cabinet d’enquêtes spécialisé dans la gestion du risque, affirmait que des sociétés fantômes du président Moi et de ses associés avaient détourné un milliard de dollars du pays pendant ses vingt-quatre ans au pouvoir.
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