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DÉCLARATION DE GUERRE : OUATTARA DÉCLENCHE LA JUSTICE CONTRE GBAGBO

Le porte-parole du gouvernement ivoirien Amadou Coulibaly a indiqué mercredi que l’ancien président Laurent Gbagbo, acquitté par la justice internationale et de retour dans son pays où il a lancé un nouveau parti politique, restait « poursuivi par la justice ivoirienne ».

« M. Laurent Gbagbo a beau être étonné, il demeure poursuivi devant la justice ivoirienne pour des faits totalement différents », de ceux qui ont été jugés par la Cour pénale internationale (CPI), a affirmé M. Coulibaly, lors d’un point presse après le conseil des ministres.

En janvier 2018, Laurent Gbagbo avait été condamné, ainsi que trois coaccusés, à 20 ans de prison pour le « braquage » de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) pendant la crise post-électorale de ‪2010-2011‬.

Selon M. Coulibaly, Laurent Gbagbo « a beaucoup de conflits à régler y compris des conflits avec sa propre personne ».

Définitivement acquitté fin mars par la CPI pour crimes contre l’humanité lors de cette même crise de ‪2010-2011‬, M. Gbagbo est rentré le 17 juin en Côte d’Ivoire où il est actuellement libre.

Il a lancé ce week-end le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), marquant son retour au premier plan sur la scène politique nationale.

Interrogé mardi par France 24 sur sa condamnation en Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo a assuré qu’il n’y avait « aucune épée de Damoclès » au-dessus de sa tête. « Je n’ai jamais braqué une banque. On ne va pas me faire admettre ce qui est inadmissible ».

S’il semble improbable que Laurent Gbagbo soit emprisonné dans l’affaire du « braquage » de la BCEAO, sa condamnation pourrait être un obstacle en vue d’une éventuelle candidature à la présidence de la République en 2025.

Laurent Gbagbo se prépare tout de même pour un nouveau combat politique, avec l’élection présidentielle de 2025 dans le viseur. Mais a-t-il vraiment toujours les cartes en main pour décider de son avenir politique ? Le projet de l’exécutif visant à abaisser à 75 ans l’âge limite pour se présenter à la présidentielle pourrait contrarier ses ambitions. « Il n’est plus maître de son destin, dans la mesure où si le parti au pouvoir, majoritaire à l’Assemblée nationale, décide de modifier la Constitution, c’en est fini de ses ambitions présidentielles. Il essaie de galvaniser ses militants tout en sachant que la suite ne dépend pas de lui », pointe Sylvain N’Guessan, analyste politique de la scène ivoirienne.

« Je ferai de la politique jusqu’à ma mort », a d’abord lancé Laurent Gbagbo dimanche . « Mon ambition aujourd’hui est de partir. A cet âge, après ce parcours-là, la sagesse c’est de se préparer à partir », a-t-il ensuite affirmé, assurant que le parti dont il vient de prendre la tête est une « structure pour préparer [son] retrait » « Comment partir demain et ne pas causer de dommages à notre instrument de combat ? », s’est interrogé l’ancien président, qui promet de ne pas partir « brusquement ».

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