DES MILITAIRES CAMEROUNAIS TRAÎNÉS EN JUSTICE POUR VOL DE 180 BOEUFS
Oumarou Yaya, éleveur domicilié dans la localité de Baka, arrondissement de Tcholliré, dans la région du Nord, a décidé en octobre dernier, de poursuivre monsieur Hamidou et ses complices. Il les accuse de « tentative d’escroquerie, rétention sans droit de la chose d’autrui, vol en coaction, dénonciation calomnieuse et complicité ».
L’affaire a débuté le 29 septembre 2020, rapporte le journal LŒil du Sahel N°1458. Ce jour, des militaires lourdement armés font irruption dans la localité de Baka à Tcholiré située sur l’axe Ngaoundere-Touboro. Sans aucun mandat, ils interpellent Oumarou Yaya et le conduisent à Ngaoundéré.
Là-bas, il est directement détenu dans une cellule du Centre d’instruction des forces armées nationales (Cifan). Il va y rester pendant 13 jours selon ses déclarations à la justice. Pendant sa détention, il est régulièrement extrait de sa cellule pour être interrogé.
C’est au cours d’une de ces interrogations qu’il apprendra qu’il est détenu au Cifan à la suite d’une plainte d’un certain Hamidou qui lui reproche d’avoir volé son bétail : « C’est dans une cellule du Cifan et après des auditions musclées des militaires qu’il découvre le motif de son arrestation arbitraire. On lui reproche d’avoir volé 23 bœufs appartenant à un certain Hamidou. Les militaires vont lui proposer de verser la somme de 18 millions de francs soi-disant que cette somme représente les frais des bétails volés avec les frais de recherches inclus comme condition pour être libéré du Cifan. », raconte un conseil du plaignant.
Et de poursuivre : « Face à son refus catégorique et sentant certainement que l’affaire pouvait virer au drame, il sera extrait de la cellule du Cifan, où il été gardé et auditionné sans procès-verbal pour être transféré à Garoua à la Légion de gendarmerie. C’est ici qu’il sera pris en charge par les éléments du Bureau d’enquête et auditionné sur procès-verbal avant d’être gardé à nouveau dans les cellules de la Brigade des recherches pendant quatre jours ».
Après avoir séjourné du 13 au 16 octobre 2020 à la brigade de recherches à Garoua, il est transféré à Touboro. Cette fois, il lui est signifié qu’il est gardé à vue dans les cellules de la gendarmerie pour des besoins d’enquête.
Oumarou Yaya explique à la justice que pendant son périple, il a été dépossédé de la totalité de son troupeau de bœufs. Un cheptel qu’il estime à 180 têtes.
« Pendant que j’étais privé de liberté, ces derniers se sont rendus dans le pâturage où se trouvaient mes bêtes, ont ligoté les bergers et tenté de conduire de force le troupeau constitué de 180 bœufs vers Ngaoundere.
Face au refus des notables de la chefferie de Baka et des villageois, et compte tenu des difficultés pratiques liées au convoyage du troupeau, les militaires ont décidé de faire camper les bœufs au village Gop Rey, situé à quelques kilomètres de Baka. Mais au cours de ce déplacement, 41 bœufs vont disparaître et au moment de déposer la plainte, les militaires n’étaient plus qu’en possession de 139 bœufs », explique le plaignant.
Source : actucameroun