DES MILLIERS DE CRÂNES D’AFRICAINS PENDUS PAR DES ALLEMANDS VENDUS AUX MUSÉES
Bien avant de se lancer dans l’extermination des Juifs, c’est en Afrique que les colons allemands ont perpétré leurs premier génocide en pendant et en arrachant les têtes avec des tessons de bouteilles les communautés Nama et Héréro originaires de Namibie jusqu’en Tanzanie, en passant par le Rwanda. Plus de mille têtes ont été emportés en Allemagne pour être vendus aux laboratoires et aux musées . Les descendants d’ancêtres victimes de ce génocide commis par les colons allemands, réclamant depuis des années réparation pour ces crimes et restitution des crânes , ils se sont vus débouter par un tribunal de New-York, qui a tout simplement rejeté la procédure engagée.
Ce rejet de la procédure est défendu par le canal de la juge Laura Taylor Swain. Celle-ci a brandi dans un document de 23 pages , l’argument du principe d’immunité d’un Etat souverain dont jouit l’Allemagne. Pour la justice new-yorkaise donc, la procédure est irrecevable.
Pour rappel, les Namas et les Héréros réclament réparation compte tenu du génocide avéré dont ont été victimes leurs ancêtres sous l’occupation allemande à l‘époque de l’Afrique allemande du Sud-ouest (1884-1915), territoire devenu depuis la Namibie.
Lassés par l’injustice dont ils étaient victimes de la part des colons Allemands, les Héréros et les Namas s‘étaient soulevés contre les occupants. Ces deux tribus étaient régulièrement victimes de traitements inhumains et se voyaient souvent privés de leurs terres ancestrales, au profit des colonisateurs.
Cet ‘‘affront’‘ contre l’occupant, les Héréros et les Namas l’ont payé cher entre 1904 et 1908. En effet, pendant cette période, des milliers d’Héréros et environ 10.000 Namas ont été massacrés par les Allemands, dont la supériorité militaire ne faisait l’ombre d’aucun doute.
Les survivants de ce génocide (terme employé officiellement pour qualifier les massacres commis par les Allemands à l‘époque des faits) ont dû fuir dans le terrible désert de Namib, le plus vieux et l’un des déserts les plus impitoyables de la planète. Ce désert s’est chargé de terminer la sale besogne entamée par les Allemands, tuant par la faim, la chaleur et la soif les fugitifs.
Pour ceux qui avaient été faits prisonniers par l’occupant allemand, certains ont été contraints d’arracher les chairs des crânes de leurs semblables morts (sur ordre des Allemands) à l’aide de tessons de bouteille, de ciseaux, ou encore de couteaux, afin d’obtenir des crânes totalement blanchis. Le but était d’en faire des sortes de vestiges pour la science, entre autres.
A ce propos, un musée allemand a vendu en 1924 des ossements de certaines des victimes de ces massacres. L’acquéreur de cette sinistre marchandise, un collectionneur américain, en a fait cadeau au musée d’histoire naturelle de New-York.
L’Allemagne, après un long moment de silence, a fini par reconnaître ce génocide. Afin de se faire pardonner, elle négocie avec la Namibie un accord qui pourrait inclure des excuses officielles, doublées d’une promesse d’aide au développement. L’Allemagne espère que ces mesures lui permettront de tourner la page.
Seulement, ces négociations entre la Namibie et l’Allemagne avaient mis de côté les principaux concernés, à savoir les descendants des Héréros et des Namas. Ces derniers, outrés par une telle ‘‘omission’‘, ont saisi la justice américaine afin d’obtenir justice, réclamant un dédommagement direct de la part de l’Allemagne. Ce qui n’a pas été fait.
Les Héréos et les Namas visaient des biens de l’Etat allemand se trouvant aux Etats-Unis. D’ailleurs, deux des trois exceptions prévues au principe d’immunité d’un Etat souverain s’appliquaient en l’espèce.
L’Allemagne est propriétaire de quatre immeubles à New-York. Ces bâtiments ont été construits avec des fonds publics. Il est à préciser que les spoliations dont ont été victimes les Héréros et les Namas ont bénéficié en grande partie à l’Etat allemand, donc au secteur public.
Mais tout cela n’a pas suffi à convaincre la juge Swain, qui estime que les deux tribus n’ont pas réussi à prouver l’existence d’une activité commerciale entre l’Allemagne et les Etats-Unis dans le cadre de cette affaire. Selon la justice américaine, c’est la condition à remplir pour que la procédure lancée par les plaignants soit recevable.