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DES PREUVES QUE, L’ARMÉE CAMEROUNAISE A MASSACRÉ UNE DIZAINE DE CIVILS À MAUTU

Comme après les massacres de Ngarbuh, le gouvernement camerounais s’est précipité à publier un communiqué pour disculper l’armée camerounaise et accuser les organisations non gouvernementales et les séparatistes  de  » montages ».

Le ministère de la Défense s’est fendu  d’un communiqué pour parler de la tenue d’un raid préventif mené dans la localité de Mautu située dans l’arrondissement de Muyuka dans la région du Sud-Ouest. Le raid en question a eu lieu le dimanche 10 janvier 2021. Le communiqué signé par le porte-parole de l’armée le capitaine de vaisseau Cyrille Serge Atonfack, fait savoir qu’au terme des combats, plusieurs  » terroristes  ont été neutralisés et d’autres ont été blessés ».

Le communiqué indique que les rebelles ont par la suite conçu des images pour essayer de faire endosser aux forces de défense et de sécurité un  « aveugle massacre perpétré à Mautu ». Une version qui loin de la réalité, selon plusieurs témoins.

Les rescapés  ont indiqué que les militaires avaient pris d’assaut la ville à la recherche de présumés miliciens séparatistes et avaient  ouvert le feu sur les personnes présentes. Certains survivants ont rapporté avoir trouvé des corps à leur retour, après avoir réussi à s’échapper.

L’un des survivants a rapporté que les militaires « ont encerclé le village de telle manière que même ceux qui tentaient de fuir ont été abattus ». « Ils ont tué neuf personnes, dont une mère et sa jeune fille, Kildia Akum », a-t-il déclaré.

Ce survivant a déclaré sur le site Mimi Mefo Info, que les soldats étaient arrivés à pied. « Habituellement, quand ils arrivent dans leurs véhicules, nous entendons le bruit et nous fuyons, mais cette fois ce n’était pas le cas », a-t-il déclaré .

D’autre part, il a confirmé que les militaires recherchaient des miliciens et a confirmé que certains d’entre eux passent la journée à Mautu. « Nous avons peur de leur dire de ne pas venir car ils pourraient penser que nous sommes des traîtres, mais en même temps, leurs actions provoquent la mort d’innocents », a-t-il déploré.

Le Centre Sam Soya pour la Démocratie et les Droits de l’Homme a dénoncé à travers son compte sur le réseau social Twitter les forces de sécurité du Cameroun.  « Dimanche 10 janvier, l’armée camerounaise a massacré plus de dix civils non armés, dont des femmes et les enfants, dans la ville de Mauru . », a écrit l’organisation.

Le Centre pour les droits de l’homme et la démocratie en Afrique (CHRDA) tient l’armée pour responsable. Il rapporte que les Forces de Défense et de Sécurité » ont envahi Mautu et commis l’acte ». L’Organisation non gouvernementale par le biais de l’avocat Agbor Nkongho affirme qu’elle condamne fermement « le meurtre odieux d’au moins huit civils dans le village de Mautu à Muyuka ».

L’ONG dirigé par Me Agbor Nkongho dans une dépêche raconte que le dimanche 10 janvier 2021, elle a reçu des informations faisant état du meurtre d’au moins huit civils dans le village de Mautu. L’Organisation dit avoir procédé à l’analyse des vidéos et des images de la scène, qui montrent toutes que les victimes ont été abattues. Et ses sources ont révélé qu’il y avait une invasion militaire dans le village qui a poussé tout le monde à courir pour se mettre en sécurité.

L’armée a été accusée à de nombreuses reprises d’être à l’origine d’exactions contre la population civile et le gouvernement  a d’ailleurs confirmé l’implication des militaires dans un massacre commis en février 2020 dans la ville de Ngarbuh et dans l’incendie d’une partie de la ville pour dissimuler  les preuves.

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