DESTITUTION :DONALD TRUMP ATTEINT D’UNE » ESPÈCE DE FOLIE «
Une nouvelle procédure de destitution a été signée par au moins 180 parlementaires contre Donald Trump . Isolé dans son propre camp, de plus en plus de voix s’élèvent pour demander le départ anticipé du président sortant qui est désormais présenté comme un danger pour les États-Unis et le monde entiers.
« Le président est tombé dans une espèce de folie. Le mieux pour les États-Unis est qu’il démissionne et s’en aille le plus vite possible », a lancé le sénateur républicain Pat Toomey.
Si Donald Trump ne quitte pas rapidement la Maison Blanche de son propre gré, les élus démocrates s’apprêtent à déposer une nouvelle procédure de destitution contre lui. Ils l’accusent d’être responsable de l’assaut du Capitole à Washington par ses partisans. Ils veulent écarter le président américain pour l’empêcher de nuire pendant les dix jours de son mandat qu’il lui reste. On redoute qu’il puisse même utiliser les codes nucléaires auxquels il a accès. Pour ses détracteurs, cette mise en accusation donne surtout la possibilité de le faire condamner même après son départ et ainsi l’empêcher de se représenter à une élection présidentielle.
La présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi a annoncé une série d’actions pour faire partir le président républicain, qualifié de « menace imminente » contre la démocratie et la Constitution américaines.
Les démocrates vont d’abord en appeler à Mike Pence. La Chambre sera amenée ce lundi, et au besoin mardi, à se prononcer sur une résolution lui demandant de démettre Donald Trump de ses fonctions. Lors d’une procédure rapide puis, si c’est nécessaire, lors d’un vote formel, la puissante cheffe des démocrates affirme que la procédure de destitution sera introduite dans la foulée.
L’article de mise en accusation est déjà rédigé, même si elle a peu de chances d’aboutir dans les temps. Mais à travers cette procédure inédite, qui devrait continuer après le départ officiel du milliardaire le 20 janvier, les démocrates et une partie des républicains, ont également un autre objectif : écarter définitivement une nouvelle candidature de Donald Trump en 2024.
Donald Trump , avant ces actes d’insurrection au Capitole qui ont entraîné cinq morts, avait évoqué une nouvelle candidature pour l’élection présidentielle de 2024. Le milliardaire préparerait une visite cette semaine à la frontière sud pour vanter sa fermeté en matière de politique migratoire. Il envisagerait par ailleurs de s’accorder lui-même une grâce présidentielle. Au lendemain des violences du Capitole, le président sortant s’adressait d’ailleurs à ses soutiens en ses termes : « notre incroyable voyage ne fait juste que commencer ».
Le véritable enjeu de la procédure de destitution serait donc d’éviter la réélection du républicain dans quatre ans. En effet, si Trump devait être mis en accusation par la Chambre et condamné par le Sénat (qui vient de passer aux démocrates), même au-delà du terme de son mandat, il serait de facto « empêché » de se présenter à nouveau ou de reprendre des fonctions publiques.
L’article I, section III, de la Constitution est clair à ce sujet: en cas d »impeachment », le président américain serait « interdit d’occuper tout poste de confiance ou d’exercer toute fonction honorifique ou rémunérée des États-Unis. » Le Congrès pourrait dès lors décider de mettre un terme à la carrière politique de Donald Trump. Une occasion que les Républicains pourraient cette fois être tentés de saisir.
Plus préoccupant encore, malgré de bons résultats lors du vote populaire le 3 novembre dernier, Donald Trump est également en train de se mettre l’opinion publique à dos. Selon un récent sondage Ipsos réalisé pour ABC, 56% des Américains estiment en effet que le président devrait être démis de ses fonctions avant la prochaine passation de pouvoirs prévue le 20 janvier.
Des sources proches de la Maison Blanche affirment que Donald Trump a soumis à ses avocats une liste des personnes à qui il souhaite accorder la grâce présidentielle avant de quitter ses fonctions le 20 janvier prochain. Il compte ainsi protéger sa famille, des rappeurs et des membres de son cabinet présidentiel.