Afrique Politique

DEUX CHEFS D’ÉTAT DE LA CEDEAO QUALIFIENT LE TROISIÈME MANDAT DE COUP D’ÉTAT

Alassane Ouattara est entrain de courir dans le sac. Alpha Condé hésite à se lancer, mais nourrit l’ambition de surprendre ses adversaires pour déclencher la course au dernier tournant. La CEDEAO est divisée sur la question, et surtout l’effet boule de neige.

Le putsch du Mali engendre des effets inattendus au cœur de la gouvernance de la CEDEAO. Certains appellent cela l’effet papillon. La fébrilité est palpable dans plusieurs chancelleries. L’enjeu tourne autour du fameux 3ème mandat. En ligne de mire plusieurs pays, dont la Côte d’Ivoire, la Guinée Conakry, le Sénégal, …

Le président bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embaló a jeté un pavé dans la marre présidentielle lors de la visioconférence de la Cedeao consacrée au coup d’État au Mali. Sans retenue, il a déclaré que « les troisièmes mandats » étaient également des coups d’État ». Il n’en fallait pas plus pour qu’un malaise tangible s’installe. Principalement dans le viseur, Alassane Ouattara et Alpha Condé briguant un 3ème mandat, qui espéraient la restauration du pouvoir d’Ibrahim Boubacar Keïta .

Peine perdue, puisque le président malien a officiellement renoncé à son poste. Une tentative paternaliste du président ivoirien de ramener Umaro Sissoco Embalò sur le « droit chemin », ne semble pas suffire.

Au même moment à Abidjan, les positions se cristallisent, les heurts et manifestations s’amplifient. Le président Laurent Gbagbo  vient de se voir refuser l’octroi d’un passeport.

Quelques jours plus tard, le Chef d’Etat nigérien, Mahamadou Issoufou, président en exercice de la Cedeao, enfonçait le clou avec une déclaration tonitruante :« Un troisième mandat au Niger signifie un coup d’État. Nous sommes un parti qui a comme ambition de stabiliser le pays pour progresser. J’ai beau chercher, je ne trouve aucun argument qui justifierait que je me sente irremplaçable ou providentiel. Nous sommes 22 millions de Nigériens, pourquoi aurais-je l’arrogance de croire que nul ne peut me remplacer ? »

Si la question du 3ème mandat agite le landerneau politique de l’Afrique de l’Ouest, en Afrique Centrale, silence radio.
La même question traverse pourtant tous les esprits. Le putsch du Mali est-il contagieux ? Les peuples d’Afrique disent majoritairement non au 3ème mandat et invoque la non ingérence des puissances étrangères. D’ailleurs les mutins affirment haut et fort, que cette crise qui n’a pas dit son dernier mot, se règlerait entre maliens.

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