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DONALD TRUMP FAIT EXÉCUTER UN NOIR AMÉRICAIN

L’affaire créée une vague d’indignation aux États-Unis. Malgré tout, Donald Trump n’entend pas reculer et est décidé  à mener des exécutions jusqu’aux derniers jours de son mandat. Le locataire de la Maison Blanche a donc fait préparer une nouvelle injection létale  jeudi 10 décembre, fermant les yeux et les oreilles face aux  appels à la clémence de la classe politique et des stars américaines.

Brandon Bernard, un Afro-Américain de 40 ans, a ainsi été exécuté jeudi  à 21h27 locales pour avoir participé à un double meurtre en 1999 au Texas, quand il était tout juste majeur. Un demi-million de personnes avaient signé des pétitions pour demander au président républicain de commuer sa peine en rétention à perpétuité, soulignant notamment son manque de maturité au moment du crime et sa bonne conduite en prison.

Avec d’autres jeunes, il avait pris part à l’enlèvement d’un couple de pasteurs blancs, ensuite abattu et brûlé dans sa voiture. Certains des agresseurs avaient moins de 17 ans et ont échappé à la peine de mort. Deux sont déjà sortis de prison. Mais l’auteur des tirs, Christopher Vialva, 19 ans à l’époque, et Brandon Bernard, qui avait mis le feu au véhicule, ont été condamnés à la peine capitale en 2000 par un tribunal fédéral, car le crime s’était déroulé sur un terrain militaire. Le premier a reçu une injection létale en septembre au pénitencier de Terre-Haute, dans l’Indiana.

Il s’agit de la neuvième exécution fédérale depuis juillet, une pratique qui avait été mise en sommeil pendant 17 ans jusqu’à ce que l’administration Trump se remette à y avoir recours. L’annonce de son décès a soulevé une vague d’indignation outre-Atlantique et les personnalités contre la peine de mort, comme la démocrate Alexandria Ocasio-Cortez, ont répété leur conviction qu’il fallait en finir avec cette condamnation.

Malgré la défaite de Trump à la présidentielle -qu’il refuse de reconnaître- son gouvernement a déjà planifié quatre autres exécutions d’ici la prestation de serment le 20 janvier du démocrate Joe Biden, lui opposé aux exécutions fédérales. Depuis 131 ans, pourtant, la tradition voulait que les présidents sortants sursoient aux exécutions en attendant l’arrivée de leur successeur.

“Le gouvernement n’est pas du tout en phase avec l’approche” de ses prédécesseurs, puisqu’il n’y a eu que trois exécutions fédérales au cours des 45 dernières années, relève Ngozi Ndulue, directrice de recherche au Centre d’information sur la peine de mort (DPIC).

Il est tout aussi “décalé” vis-à-vis des évolutions dans le pays, où les nouvelles peines capitales et le soutien à la peine de mort sont à des plus bas historiques, ajoute-t-elle. Mais surtout, note-t-elle, “il poursuit obstinément les exécutions au milieu d’une pandémie mondiale, c’est saisissant”.

Face au risque sanitaire, même les États les plus attachés à la peine capitale, comme le Texas, ont suspendu les exécutions. Le gouvernement de Donald Trump, lui, persiste bien que six membres de l’équipe des bourreaux ayant participé à la dernière exécution fédérale aient été diagnostiqués positifs au nouveau coronavirus dans la semaine suivante, tout comme le conseiller spirituel du condamné.
Dans ce contexte, de plus en plus de voix -éditorialistes, experts de l’ONU, évêques catholiques…- condamnent son entêtement.

“Nos responsables essaient juste de marquer des points politiques”, a dénoncé jeudi Gary Witte, un prêtre venu manifester devant le ministère de la Justice à Washington contre ce “manque d’humanité”. Donald Trump “bat déjà des records d’exécutions, il n’a pas de raison de continuer, à part le dépit”, a ajouté l’un des organisateurs, Abraham Bonowitz, 53 ans.

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