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ÉCHEC DU DIALOGUE : CABRAL LIBII EST DÉÇU, CELESTIN BEDZIGUI ET JEAN JACQUES EKINDI CLAQUENT LA PORTE

Et voilà le grand dialogue national tant attendu par la communauté internationale que nationale qui va certainement s’achever en queue de poisson. Après le départ de maître Akere Muna suivi d’Alice Sadio, c’est Celestin Bedzigui qui a pourtant soutenu la candidature de Paul Biya à la dernière élection présidentielle d’octobre 2018, qui vient de claquer la porte. Cabral Libii, si enthousiaste dès la convocation de cette grande rencontre qui devrait servir de réconciliation et de débats sans tabou, exprime son amertume. Ci-dessous les déclarations des deux hommes politiques au deuxième jour du dialogue national convoqué par Paul Biya :

« Ce qui se passe au Dialogue National dont l’organisation a été confiée au Premier Ministre Dion Ngute relève de l’inédit.
En voici un aperçu.

M. Dion Ngute choisit de manière UNILATERALE ET SANS L’ AVIS DES PARTICIPANTS au premier jour des travaux et pour en orienter les résultats:
– de NOMMER son bureau du GDN;
– de décider de ceux qui devaient prendre la parole, une dizaine de personnes au total sur 400 participants, pendant une séance de débat général de moins 3 heures pour des travaux prevus pour durer;
– d’imposer la creation de Commissions et d’en definir les sujets;
– de nommer unilatéralement les membres des commissions.
Le Grand Dialogue National prescrit par le Président Biya est devenu le  » monologue » de Dion Ngute.
Notre devoir patriotique est de dénoncer ce projet funeste et de nous y opposer.

S.M. Célestin Bedzigui
Président du PAL »

☆☆☆☆☆☆☆

« Je suis désolé de le dire . Ce « Dialogue »n’en est pas un. Je ne sais pas si c’est comme ça que le président Biya a pensé ça mais ce qui est vrai est que ce n’est pas un dialogue . Ça ressemble aux sessions du comité  central du Rdpc. Soyons parfois justes et honnêtes.

Ça ressemble à une assemblée d’émargement aux fins d’obtenir des primes de session, paraît-il, c’est beaucoup d’argent.

Le dialogue veut dire que les parties prenantes viennent chacune avec ses propositions sur tous les sujets de la nation qui leurs sont importants et les abordent. Après les débats il y’a des choses qu’on retient et d’autres qu’on écarte.

Depuis là, la forme de l’Etat qui est l’un des sujets majeurs au Cameroun, n’a pas encore été abordée. Rien n’est dit que c’est la forme fédérale qui sera adoptée encore moins que c’est la forme unitaire « Décentralisée » qui va demeurer mais respectant le terme « dialogue » toutes ces questions doivent être abordées. Ça fait partie du respect de l’opinion de toutes les parties prenantes.

Le premier Ministre nomme lui-même aux commissions du dialogue et parfois des personnes illégitimes c’est-à-dire que les populations ne veulent pas .

Les opposants ne s’expriment pas convenablement.

Si dans un dialogue c’est une partie prenante qui fixe les règles du jeu et qui décide de façon unilatérale; alors c’est pas un dialogue mais un monologue. C’est la raison pour laquelle, malgré les efforts des forces vives de la nation, ce dialogue accouchera difficilement d’une souris .

Pourquoi interdire aux gens de parler de la forme de l’Etat? Je vois en ça une occasion de légitimer un détournement. Allez voir le budget de cette histoire .

Je me demande encore si c’est ce que le Président a pensé quand il annonçait ce dialogue.

Cabral Libii. »

Aux dernières nouvelles, Jean Jacques Ekindi a également décidé de claquer la porte du grand dialogue national. Selon le journaliste David Eboutou, il aurait pris tard dans la soirée de mardi, le chemin de retour pour Douala où il réside.

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