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ELISABETH 2: DE MÉCANICIENNE À REINE

Élizabeth II succède à son père Georges VI en 1952, cinq ans après son mariage d’amour avec Philip Mountbatten. Âgée de 25 ans, elle prend la tête du Royaume-Uni, encore exsangue de la Seconde Guerre Mondiale où elle a servi comme mécanicienne. Malgré les bombardements allemands, elle est restée vivre à Londres avec ses parents pour partager le sort de ses concitoyens.

« Plus d’un million de personnes avaient envahi les rues pour la célébrer et quelques jours auparavant 250 000 personnes l’attendaient à la sortie de son théâtre, rappelle Robert Jobson, auteur spécialisé sur la famille royale. Cet engouement autour de sa personne se ressentait aussi bien en Angleterre que dans le reste du Commonwealth. »

Pendant plus de soixante-dix ans, la souveraine a accompagné les Britanniques et posé son empreinte sur son pays. Une durée de règne exceptionnelle, dont seule s’est approchée parmi ses prédécesseurs la reine Victoria, au pouvoir pendant 63 ans et sept mois exactement, de 1837 à 1901. C’est aussi le plus long règne de l’histoire mondiale sans régence. Pour imaginer son vécu, il suffit de se souvenir que son premier voyage majeur à l’étranger remonte à octobre 1951, lorsqu’elle rend visite au président américain Harry S. Truman à Washington, en remplacement de son père le roi George VI. Affaibli, il décède peu après, le 6 février 1952. Sans fils, c’est Élisabeth, sa fille aînée, âgée de 25 ans et alors en transit au Kenya après un séjour officiel en Australie, qui lui succède immédiatement.

Elle est restée à la tête de l’Eglise Anglicane, et du  Commonwealth. Un empire de 16 pays, d’un milliard de sujets, et une feuille de route sacerdotale. Faire l’histoire d’Elizabeth II, si pondérée et réservée, c’est aussi inévitablement reparcourir l’évolution du monde des 70 dernières années.

Pour ses débuts sur le trône, c’est en tout cas sous les yeux du Premier ministre Winston Churchill que se fait son couronnement, par ailleurs premier événement télévisé d’ampleur. Le vieux Lion deviendra un mentor, en plus de partager son goût pour les courses de chevaux. Éleveuse renommée, Elizabeth II était déjà une cavalière aguerrie à l’âge de 18 ans et a assisté à de nombreuses cérémonies sur le dos de Burmese, une jument noire offerte par la gendarmerie royale du Canada.

Au cours de son règne, Elizabeth II aura vu passer des dizaines de chefs d’Etat, et de Premiers ministres, nouant des relations chaleureuses avec certains comme Harold Wilson, ou plus compliquées comme avec Margaret Thatcher.

Au thatchérisme ultralibéral, imposant sa révolution conservatrice, se heurte une figure gage de continuité et transcendant les classes sociales. Tribunes et grands mots contre influence de cour et soft power souriant.

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