ELLE EST DÉCAPITÉE ET CHARCUTÉE EN PLEIN DIALOGUE NATIONAL
Les images sont insoutenables. Décapitée, sa tête est déposée à quelques mètres de son corps qui gît dans une mare de sang dans la poussière. Cette scène horrible circule sur la toile depuis lundi matin et suscite l’indignation.
Son nom est Ayafor Florence, gardienne à la prison centrale de Bamenda. Des images de son corps décapité et mutilé à divers endroits ont provoqué la réaction des femmes. « Nous refusons d’être utilisées comme arme de guerre » a déclaré une activiste des droits des femmes.
En effet, la victime revenait des obsèques d’un proche hier, lorsqu’elle a été kidnappée par des groupes armés à Pinyin , une localité dans l’arrondissement de Santa, dans le département de Mezam, région du Nord-Ouest.
Florence Ayafor faisait partie de la cuvée 2004 de l’école de l’administration pénitentiaire. Cette horreur vient rappeler les mots de mama Annie de la mission de solidarité initiée par WILPF Cameroon pour qui « La guerre commence dans la tête des hommes et se termine dans le coeur des femmes ». Ces femmes qui pour la majorité sont les premières victimes des conflits.
La décapitation de la gardienne de prison survient juste après l’annonce de l’assassinat d’un » général sécessionniste » par l’armée camerounaise. Selon les sources militaires , le commandant séparatiste connu sous le nom d’Obi, a été abattu. Il faisait partie de cinq personnes neutralisées par les éléments des forces armées du Cameroun à Owe, une localité de la région anglophone du Sud-ouest du pays.
La mort d’Obi, a été confirmée par un cadre du mouvement séparatiste, Kingsley Ashu, qui l’a fait savoir sur Facebook. Cet assassinat a donc relancé les représailles. Le dialogue national décrété par Paul Biya sans un cessez-le-feu au préalable, montre toutes ses limites.