EMMANUEL MACRON DÉBARQUE EN CÔTE D’IVOIRE POUR…
Alors que les syndicats sont mobilisés contre les réformes de retraite , les tensions sociales au comble, et l’agenda politique surchargé, le chef d’État français va abandonner tous les problèmes de son pays pour aller passer les fêtes en Côte d’Ivoire.
Selon l’Élysée, Emmanuel Macron se rendra du 20 au 22 décembre en Côte d’Ivoire pour célébrer les fêtes de fin d’année en compagnie des forces stationnées dans le pays et renforcer les relations bilatérales avec le pays d’Alassane Ouattara.
Comme il l’a fait au Niger en 2017, puis au Tchad en 2018, le chef de l’Etat partagera un dîner de Noël le 20 décembre avec les forces françaises présentes en Côte d’Ivoire dans le camp de Port-Bouët, près d’Abidjan. Fortes de plusieurs centaines d’hommes, les Forces Françaises en Côte d’Ivoire (FFCI) représentent la deuxième base opérationnelle avancée en Afrique, avec celle de Djibouti. Elles ont pris le relais de l’opération Licorne, dont la mission s’était achevée en janvier 2015.
Les 21 et 22 décembre, la visite présidentielle sera consacrée aux relations bilatérales autour des thèmes de la sécurité régionale et de la lutte contre le terrorisme, avec la menace djihadiste venue du Sahel, du partenariat économique, etc.
Problème, cette visite d’Emmanuel Macron intervient à la fin du mandat d’Alassane Ouattara arrivé au pouvoir grâce à l’ingérence de l’armée française. Pourquoi débarquer dans ce pays à l’approche de l’élection présidentielle ivoirienne de 2020 qui s’annonce tendue, dix ans après la crise post-électorale de 2010-2011 qui avait fait 3.000 morts?
Alassane Ouattara, 77 ans, souffle le chaud et le froid en visant de foncer sur un troisième mandat, après avoir déclaré plusieurs fois qu’une nouvelle génération politique devait assumer le pouvoir en Côte d’Ivoire. Il menace de se représenter si ses rivaux historiques les ex-présidents Henri Konan Bédié, 85 ans, et Laurent Gbagbo, 74 ans se declarent candidats. Et même en parlant de nouvelle génération, il est en guerre contre son ancien allié Guillaume Soro.
Au lieu de jouer sur la neutralité, Emmanuel Macron va donner onction et remet en jeu Alassane Ouattara, le pion de la France dans la sous- région, au moment où la présence militaire française au Mali sous couvert de la lutte contre le terrorisme, et la convocation avortée des dirigeants des pays du Sahel, font débat. Une fois de plus, c’est Alassane Ouattara qui va jouer au sapeur pompier pour ramener les moutons rebelles dans l’enclos français, comme il l’a déjà fait en prenant la défense des bienfaits du franc CFA.
« Nous couvrons quand même les trois quarts de nos émissions monétaires et la moutons rebelles banque centrale a plus de cinq mois d’importations, donc en devises il n’y a pas d’inquiétude. La monnaie commune que nous avons est une monnaie qui rend service au peuple africain, qui est une monnaie appréciée. », avait plaidé Alassane Ouattara, en pleine polémique du franc CFA en juin 2017. C’est aussi lui qui vient d’expulser l’activiste panafricaniste Nathalie Yamb de la Côte d’Ivoire, après son discours anti-françafrique à Scotchi. Emmanuel Macron va donc fêter Noël chez lui, en Côte d’Ivoire.
