EMMANUEL MACRON DEMANDE AUX FRANÇAIS DE FAIRE DES ENFANTS, MAIS L’INTERDIT AUX AFRICAINS
Le chef d’État français Emmanuel Macron, lors de sa conférence de presse, a tracé jeudi quelques objectifs pour revivifier démographie française en berne . Élevant la famille au rang des priorités que compte la société, le chef de l’État qui lui-même n’a pas d’enfants, a dit vouloir rétablir « la force d’une politique familiale ».
« Nos familles, qui se sont progressivement transformées ces dernières années, n’ont pas le visage des familles françaises d’il y a vingt ans », a-t-il affirmé, ajoutant vouloir retrouver « une dynamique de notre natalité ». Sans plus de détail.
D’après l’Insee, 758.000 bébés sont nés en France en 2018, soit 12.000 de moins que l’année précédente. Le solde naturel de la population totale (+144.000 en 2018), même s’il est toujours supérieur au solde migratoire (+58.000), est historiquement bas.
C’est donc maintenant qu’Emmanuel Macron se rend compte qu’il fait partie de ceux qui créent le déficit de naissances en France où depuis 2013, il manque entre 40 000 à 50 000 bébés chaque année. Si les Africains suivaient ses conseils, ils auraient le même problème.
Lors du G20 en juillet 2017, Emmanuel Macron a estimé qu’il était difficile de stabiliser l’Afrique quand la natalité était « encore de 7 à 8 enfants par femme ». Une démographe analyse les propos du chef de l’Etat.
Les propos d’Emmanuel Macron ont choqué. Invité à s’exprimer sur le développement de l’Afrique lors du sommet du G20 à Hambourg le 8 juillet, le chef de l’Etat français avait déclaré : « Quand des pays ont encore aujourd’hui 7 à 8 enfants par femme, vous pouvez décider d’y dépenser des milliards d’euros, vous ne stabiliserez rien ».
Déjà le chiffre de 7 ou 8 enfants est faux. Selon l’ONU, entre 2010 et 2015 la fécondité en Afrique était en moyenne de 4,7 enfants par femme. En moyenne, car les situations sont très diverses. En Afrique australe, la région la plus développée du continent, on compte en moyenne 2,5 enfants par femme, en Afrique du Nord, 3,1. Le Rwanda, le Kenya ou encore l’Ethiopie ont aussi connu des baisses rapides. La fécondité de ce dernier pays est ainsi passée de 5,5 à 4,6 enfants entre 2000 et 2016. Le seul pays dépassant encore 7 enfants par femme est le Niger, une exception.
Tous les gouvernements africains, ou presque, sont donc convaincus que maîtriser sa natalité est important. Mais évoquer la natalité en même temps que les trafics et la menace terroriste, comme l’a fait Emmanuel Macron, laissait penser que la démographie est une dimension fondamentale et centrale du développement économique, ce qui n’est pas le cas. Et c’est aux Français qu’il conseille maintenant de faire les enfants plus que les Africains.