EMMANUEL MACRON LÂCHE FAURE GNASSINGBE

Le peuple togolais ne donne aucun répit à Faure Gnassingbe. À l’intérieur comme à l’extérieur du pays les mobilisations se poursuivent. L’opposition utilise toutes les voies diplomatiques pour isoler le régime togolais au sein de la CEDEAO où les voix sont discordantes. L’ancien chef d’État ghanéen Jerry Rawlling et d’autres anciens présidents sont totalement hostiles à Faure Gnassingbe  Le chef d’État nigérian Buhari menace même d’utiliser l’option militaire contre les dictateurs qui veulent s’accrocher au pouvoir.

La diaspora togolaise en en symbiose avec les 14 partis de l’opposition, mène des actions pour interpeller les chancelleries occidentales.   À Montréal au Canada, où se tient le sommet du G7 , la diaspora togolaise s’est encore mobilisée pour attirer l’attention des grandes puissances sur la crise qui prévaut dans leur pays. Interrogé, le chef d’État français Emmanuel Macron a déclaré qu’il est favorable à une alternance . Le président français ajouté  respecter la souveraineté du Togo ainsi que de tous les autres pays à qui il n’a pas d’injonction à donner comme ce fut le cas par le passé. En d’autres termes, Faure Gnassingbe ne pourrait plus compter sur la France pour commettre d’autres forfaitaires validées par l’Élysée.

Le chef d’État français n’avait pas programmé une rencontre avec la diaspora togolaise. Il est  arrivé au Canada, a fait escale jeudi à Montréal, où il a rencontré le Premier ministre Philippe Couillard avant de se rendre à La Malbaie pour le sommet du G7. Mais le président français a  été interrogé par un groupe deTogolais qui l’attendaient de pied ferme pour qu’il exprime sa position   sur la situation actuelle au Togo où le régime cinquantenaire n’entend pas abdiquer.

Invité à venir au secours du  peuple togolais dans ses revendications , Emmanuel Macron a voulu prendre des distances en déclarant: 《Il y a une démarche qui est lancée par l’Union Africaine pour qu’il y ait des élections libres et que la Constitution soit respectée. […] que la Constitution inscrive la limitation des mandats dans le temps, que le peuple puisse s’exprimer et procéder à une transition démocratique》. Tout est résumé: le chef d’État partage les revendications du peuple togolais qui se bat pour la limitation des mandats illimités de Faure Gnassingbe et d’autres dirigeants africains.

Concernant le  retour à la Constitution originelle  de 1992 falsifiée par Faure Gnassingbe ,  Emmanuel Macron s’aligne derrière l’opposition togolaise pour qu’il y ait alternance. 《Ce qui est demandé par l’Union Africaine,  c’est qu’il puisse y avoir alternance,  je soutiens totalement cela》, a-t-il répondu à son interlocuteur togolais ,  rappelant  qu’il ne veut pas se mouiller comme ses prédécesseurs qui sont tombés dans 《des pratiques d’un autre âge où c’est la France qui veuille expliquer à un pays ce qu’il doit faire》.

Lorsqu’on lui demande de lancer un appel à Faure Gnassingbe pour lâcher le trône ,  le président français a répliqué:  《Mais non !  Vous vous trompez !  J’agis,  la France agit de manière cohérente depuis le début,  c’est-à-dire que je respecte la souveraineté des États et aux côtés de l’Union Africaine》. Il a répété   qu’il ne répétera pas 《les erreurs du passé》. Il ne veut non plus soutenir un président africain comme on l’a souvent reproché à ses prédécesseurs .  Une chose est sûre : Emmanuel Macron ne soutient pas le régime Gnassingbe et le Quai d’Orsay suit de très  près la situation politique au Togo. Il milite clairement  《qu’il puisse y avoir alternance》au sommet des États africains. En langage diplomatique, ça veut dire, lâcher ses protégés.

Par ailleurs, Emmanuel  Macron n’a jamais reçu Faure Gnassingbe ni ne s’est jamais rendu au Togo. Il le dit: 《Est-ce que je l’ai reçu en voyage bilatéral ou est-ce que je m’y suis rendu ? 》. La réponse est dans la question.

La Rédaction