EN JUILLET 2017, RÉMY NGONO A PRÉDIT QUE LA CAN 2019 N’AURA PAS LIEU AU CAMEROUN
Après l’annonce de la nouvelle version de la CAN à 24 pays, le président de la Fédération Camerounaise de Football, Tombi À ROKO, a fait un couplet de cocorico, crête dressée contre la CAF, au micro de RFI :《 Nous sommes dans un monde de droit et nous n’allons pas changer les règles du jeu en cours de route. Pour moi, la CAN 2019 est engagée et la phase des éliminatoires a débuté(…) Une CAN engendre beaucoup de choses avec entre autres, les infrastructures hôtelières, routières, aéroportuaires, hospitalières et sécuritaires. Cet ensemble fait que le gouvernement s’était engagée sur la base de l’ancien cahier des charges pour 16 équipes 》.
À peine avait-il finit, que le président de la CAF Ahmad AHMAD, est venu rabattre le caquet du poulet camerounais : 《 je serai intransigeant sur le standard de la CAN. Soit le pays y répond, soit il ne l’organise pas 》. Appel à candidature de toute la volaille de la basse-cour. En plus de l’ Algérie et du Maroc, l’ Égypte veut déjà aussi la CAN 2019 pour mettre le Cameroun dans la sauce.
Ayant compris que l’article 44 des statuts et règlements de la CAF stipule que 《 la CAF est en droit de retirer la CAN en tout temps et avec effet immédiat l’organisation de la compétition au (x) pays hôte(s)》, le même Tombi À ROKO qui promettait saisir tous les tribunaux du monde, a déjà abandonné ses plaintes pour un retropedalage à toute vitesse: 《 une CAN à 24 ne menace aucunement l’organisation camerounaise. Nous serons prêts. Aujourd’hui, nous avons une très bonne occasion de montrer aux yeux du monde entier que nous sommes un grand pays. Il n’y a pas d’inquiétude en ce qui concerne les infrastructures nécessaires 》.
Optimisme outrancier et patriotisme béat. La réalité ressemble à construire un pont sur la méditerranée avec un claquement de doigts. Le Cameroun s’était engagé à construire des autoroutes pour relier les grandes villes Yaoundé- Douala- Bafoussam- Bamenda pour cette CAN. Or, depuis 4 ans, on n’a bitumé que 20 km sur 300 km entre la capitale politique et la capitale économique. Si en 35 ans Paul BIYA n’a pas construit une seule autoroute au Cameroun, est- ce en 15 mois qu’il va réussir à transformer la boue en bitume?Quelles infrastructures le Cameroun va présenter à la mission d’experts de la CAF qui débarquent au pays dès le mois de septembre?
Lors de la CAN féminine qu’on présente comme un succès planétaire réalisé par le Cameroun, on a vu les délégations transportées dans des vieux bus, le stade de Limbé quasi- inaccessible sur une piste poussiéreuse. Maintenant le nouveau président de la CAN qui n’est pas Camerounais est catégorique : 《 une CAN doit se jouer dans de bonnes conditions. Et nous ne reculerons pas devant celà 》.
Au temps d ‘ Issa HAYATOU, c’est Paul BIYA qui dictait , corrigeait les dossiers d’attribution de la CAN. Maintenant, c’est lui qui est assis sur le banc et attend les décisions du président AHMAD sans broncher. Comme le dit un proverbe africain : 《 on ne pète pas contre le tonnerre 》.
J. RÉMY NGONO
Posté le 7 juillet 2017