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ENFIN LES ASSASSINS ET MOBILES DE L’ASSASSINAT DE FLORENCE AYAFOR SONT CONNUS

Il y a un an, le pouvoir de Yaoundé décidait d’offrir en sacrifice Florence AYAFOR, gardienne de prison de 46 ans en service à la prison centrale de Bamenda, dans le but de gagner la sympathie de l’opinion internationale pendant le grand dialogue national qui se déroulait à Yaoundé du 30 septembre au 4 octobre 2019.

Ce 29 septembre 2019, au village Pinying, dans l’arrondissement de Santa (nord-ouest), alors qu’elle revenait d’un deuil, la milice pro-gouvernementale l’a intercepté, déshabillé, égorgé et trimbalé son corps sur des centaines de mètres. Aussi curieux que cela puisse paraître, ce sont les cyberactivistes du régime Biya sur les réseaux sociaux, dont un certain Nkonda Titus aka Ma Kontri Pipo Dem, camerounais d’origine anglophone vivant en Norvège, qui ont été les premiers à recevoir et à diffuser les images de ce crime odieux, non sans attribuer ce dernier aux séparatistes armés.

Les indices d’un crime d’Etat sautaient tellement à l’œil nu que même l’ambassade des États-Unis au Cameroun, dans un communiqué du 10 octobre 2019, a demandé au gouvernement camerounais de rattraper les présumés coupables et de les traduire devant les tribunaux pour un procès transparent et équitable. Le communiqué s’adressait exclusivement au régime Biya et non aux indépendantistes anglophones !

Pour enterrer définitivement cette affaire, le 10 juillet dernier, le commandant de la Division de la Sécurité Militaire (SEMIL), le voyou Émile BAMKOUI, présente deux jeunes hommes à la presse nationale et internationale auxquelles il les présente comme les assassins de Florence AYAFOR. Pourtant, les vrais coupables de ce crime odieux continuent de courir.

Pourquoi Florence AYAFOR a été sacrifiée à la raison d’État ? (1) Elle couvrait d’attention les prisonniers du conflit anglophone incarcérés à la prison de Bamenda. Ce qui n’était pas du goût de sa hiérarchie et de certains de ses collègues qui ont commencé à la soupçonner d’être proches des séparatistes anglophones (2) Les responsables du pénitencier ont craint qu’elle ne dévoile le réseau de faux groupes séparatistes composé de détenus de cette prison et entretenu par le régisseur et certains responsables administratifs et sécuritaires de la ville de Bamenda. Ces faux groupes séparatistes avaient pour mission de kidnapper contre rançons en vue de dresser les populations locales contre les vrais séparatistes armés.

Michel Biem Tong, journaliste web en exil

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