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ENQUÊTE EXPLOSIVE SUR LE FINANCEMENT DES REBELLES EN RCA PAR LE GROUPE FRANÇAIS CASTEL

Selon l’ONG américaine, spécialisée dans la traque de l’argent sale, la Sucrerie Africaine de Centrafrique (Sucaf RCA), filiale de la Société d’organisation, de management et de développement des industries alimentaires et agricoles (Somdiaa), elle-même contrôlée à 87% par le géant viticole Castel, a “négocié un arrangement sécuritaire” avec notamment l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC), un groupe armé accusé d’exactions, pour “sécuriser l’usine et les champs de canne à sucre” et “tenter de protéger le monopole de la société”.

En échange, la Sucaf RCA a mis en place un “système sophistiqué et informel pour financer les milices armées par des paiements directs et indirects en espèces, ainsi que par un soutien en nature sous forme d’entretien des véhicules et de fourniture de carburant”, selon The Sentry.

“Il n’existe à notre connaissance aucun arrangement passé par la direction de Sucaf RCA et aucun soutien d’aucune sorte n’a été fourni”, a réagi auprès de l’AFP Alexandre Vilgrain, président de la Somdiaa .

Le géant industriel français, le Groupe Castel, est le troisième plus grand producteur de vin au monde, le deuxième plus grand brasseur en Afrique et un partenaire majeur de la firme américaine Coca-Cola pour l’embouteillage de ses boissons sur le continent africain. Avec ses quelques 240 filiales présentes dans 50 pays, le Groupe Castel est un empire familial qui génère des milliards de dollars de chiffre d’affaires chaque année dans les secteurs de l’agroalimentaire et des boissons.

 

« Depuis près de 20 ans, le Groupe Castel exploite la Sucrerie Africaine de Centrafrique (SUCAF RCA) en République centrafricaine (RCA), un pays ravagé par la guerre classé 188ème sur 189 pays selon l’indice de développement humain des Nations Unies en 2020.1 L’enquête de The Sentry révèle que la SUCAF RCA a négocié un arrangement sécuritaire avec un groupe armé, l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC), malgré un contexte de crise politique et sécuritaire aigüe fin 2014. Par cet accord tacite, les leaders de l’UPC se sont engagés à sécuriser l’usine et les champs de canne à sucre de la SUCAF RCA et à garantir la libre circulation sur les axes routiers clés nécessaires à l’approvisionnement de l’usine sucrière.

La SUCAF RCA a également obtenu le soutien de l’UPC pour tenter de protéger le monopole de la société sur la distribution du sucre dans plusieurs préfectures du pays, notamment par la saisie forcée du sucre de contrebande, en particulier celui en provenance du Soudan. Afin de protéger son marché sucrier, la SUCAF RCA a mis en place un système sophistiqué et informel pour financer les milices armées par des paiements directs et indirects en espèces, ainsi que par un soutien en nature sous forme d’entretien des véhicules et de fourniture de carburant. Cet accord tacite entre la SUCAF RCA et les milices de l’UPC s’est poursuivi jusqu’en mars 2021, mais son avenir reste incertain en raison du déploiement de forces gouvernementales et russes dans des territoires anciennement contrôlés par l’UPC. » , expliquent nos confrères du journal  Mondafrique.
« Depuis leur création fin 2014, les milices de l’UPC, dirigées par le général autoproclamé Ali Darassa, ont commis des massacres, des enlèvements, des actes de torture, le recrutement d’enfants soldats ainsi que des violences sexuelles et basées sur le genre. Selon les Nations Unies, les milices de l’UPC ont commis des atrocités de masse pouvant constituer des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.
L’UPC est également responsable d’une attaque brutale lancée en novembre 2018 contre un camp de 18 000 personnes déplacées dans la ville d’Alindao, qui a entraîné le massacre de plus de 112 civils, pour la plupart des femmes et des enfants. L’enquête de The Sentry montre qu’Ali Darassa et Hassan Bouba, le numéro deux de l’UPC au moment de l’attaque d’Alindao, sont responsables de ce massacre. L’enquête révèle également que l’arrangement financier avec la SUCAF RCA a principalement profité aux deux hommes. », poursuit le magazine très introduit dans les milieux ténébreux de la Françafrique.

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