ET BOUM ! L’ITALIE INTERDIT LES FRANCS-MAÇONS DU GOUVERNEMENT
Rome, ville sainte, lance la chasse aux sorcières avec l’interdiction de l’entrée au gouvernement des membres de franc- maçonnerie. Dans le contrat passé la semaine dernière entre la Ligue et le Mouvement Cinq Etoiles, un «code éthique» interdit aux personnes appartenant aux loges une place dans l’exécutif. Les deux partis se justifient en évoquant l’«opacité» de la franc-maçonnerie italienne.
Le grand maître du Grand Orient d’Italie Stefano Bisi ne cache pas sa vive préoccupation à la suite de l’insertion dans le «contrat pour le gouvernement du changement». Un peu partout dans monde, les membres de la franc-maçonnerie font part de leur stupeur et de leurs craintes auprès de leurs frères italiens.
Par ailleurs la Ligue d’extrême droite et le Mouvement Cinq Etoiles prévoient également d’interdire l’accès à l’exécutif «des personnes condamnées au pénal, qui sont sous procès pour de graves crimes».
Cette décision s’appuie sur le fait que la loge secrète P2, dirigée par le néofasciste Licio Gelli, avait infiltré les institutions italiennes avant d’être démantelée en 1982 car soupçonnée d’avoir comploté contre l’Etat.
Le Mouvement Cinq Etoiles justifie la décision en estimant que si «les principes originels de la franc-maçonnerie de progrès social et de liberté sont justes, les loges italiennes sont toutefois encore trop opaques». Le M5S s’appuie notamment sur les travaux de la dernière commission parlementaire antimafia qui a souligné que la franc-maçonnerie «est très souvent une couverture pour les clans». En vertu de ses statuts, le M5S a déjà expulsé Piero Landi, l’un de ses candidats au parlement (qui a tout de même été élu) après avoir découvert qu’il appartenait à une loge.
La Ligue , au début des années 90, avait fait campagne contre Silvio Berlusconi en tant qu’ancien adhérent à P2. Berlusconi, ancien franc-maçon et homme d’affaires, avait gouverné avec des scandales pendant huit ans. A Rome, il se murmure aussi que certaines personnalités dont les noms circulent dans la presse comme éventuels membres du futur exécutif populiste pourraient être des francs-maçons.
Le politique italien prend la même position que le pape François à l’égard de la franc-maçonnerie, qui avait pris la décision de récuser la nomination d’un nouvel ambassadeur du Liban auprès du Saint-Siège au motif que ce dernier serait franc-maçon.
Avec l’arrivée du pape François, les francs-maçons ne sont plus très fréquentables. En juillet 2013, le pape s’était fermement opposé aux groupes de pression infiltrant l’Église, dénonçant « les lobbys de la cupidité, les lobbys politiques, les lobbys maçonniques ».
De même, lors de sa visite apostolique à Turin en juin 2015, pendant son discours aux jeunes, le pape argentin avait critiqué l’influence des francs-maçons et leur hostilité envers l’Église : « À la fin du XIXe siècle, il régnait les pires conditions pour le développement des jeunes : la franc-maçonnerie était en plein essor, l’Église ne pouvait faire quoi que ce soit, il y avait des anticléricaux, il y avait aussi des satanistes… C’était l’un des pires moments et l’un des pires endroits de l’histoire de l’Italie. »
Si de telles mesures étaient prises en Afrique, presque tous les hommes politiques seraient exclus du gouvernement. Quand ils ne sont pas francs-maçons, ils sont dans d’autres loges. Et pour quels résultats ?