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EXPLOSION D’UN CAMION: LE CHEF D’ÉTAT CONFIRME PLUS DE 100 MORTS ET 100 BLESSÉS GRAVES

scène d’apocalypse a frappé le centre-ville de Freetown, la capitale du Sierra Leone. Vendredi 5 novembre, un camion-citerne a explosé dans une station-service, il avait été percuté par un autre poids lourd quelques minutes auparavant. Des dizaines de personnes s’étaient précipitées dessus pour récupérer le carburant, avant que le véhicule n’explose. « Il y a certains corps que nous n’avons pas pu récupérer par manque d’accès […]. Il y a plus de 200 victimes selon mes estimations », explique Jusu Jaka Yawmah, secouriste.

« Une catastrophe nationale »

La majorité des victimes sont des vendeurs ambulants ou des motocyclistes. Des corps calcinés sont même retrouvés dans des carcasses de voitures cramées. Samedi 6 novembre, dans la matinée, les habitants sont venus sur les lieux pour rechercher des proches.

Le chef d’État Julius Maada Bio qui se trouvait à Glasgow et devait se rendre au sommet de la CEDEAO, a modifié son agenda pour se rendre sur les lieux de la tragédie, dimanche matin, et a appelé ses compatriotes à tirer les leçons de l’explosion pour que cela ne se reproduise « plus jamais » en Sierra Leone.

« Nous sommes venus ici, ce matin, pour apporter notre soutien aux victimes de ce drame, ceux qui ont perdu des parents, des biens, et pour connaître les causes de cet accident mortel. Je présente mes condoléances à tous ceux qui ont perdu les leurs, dans cet incendie. Je demande à tout le monde de respecter la loi pour éviter des problèmes.

Pour le moment, il y a eu 100 morts et 100 autres personnes sont alitées dans les hôpitaux. Je remercie vraiment le personnel médical qui a fait un travail exceptionnel. Ils ont tout fait, tout le nécessaire pour sauver des vies. Le gouvernement de Sierra Leone appelle la police, les militaires et le personnel médical à prendre des dispositions à travers l’Agence nationale de gestion des catastrophes pour bien s’occuper des corps afin qu’ils soient inhumés dans les meilleures conditions. Et je demande l’appui de tout le monde pour que tout se passe bien. Je connais vos souffrances et vos peines. Nous les partageons tous ensemble. Je demande à tout le monde de se donner les mains afin que cela ne se reproduise plus dans notre pays. Plus jamais, plus jamais ça en Sierra Leone. »

Après constater les dégâts, le chef de l’État a promis de prendre en charge toutes les victimes des malades, entendant faire la lumière sur cet incendie : « Nous allons ouvrir une enquête pour connaître les causes de cet incendie, et nous allons nous donner la main pour qu’une telle catastrophe ne se reproduise plus dans notre pays. »

Le bilan officiel s’établit provisoirement à 100 morts et à 100 blessés graves. La situation reste toujours critique, entre victimes calcinées et blessés en état grave.

 » Les hôpitaux sont surchargés, certaines personnes ont été gravement brûlées et leurs jours sont comptés. Nous sommes sur le terrain depuis vendredi pour donner les premiers soins aux victimes et pour transporter les corps de ceux qui sont gravement brûlés à la morgue. Nous apportons un soutien psychologique, mais nous orientons également les victimes vers des centres de soin. Certaines personnes brûlées sont encore gardées chez elles, de peur que l’hôpital soit débordé et qu’elles ne reçoivent pas le traitement nécessaire. Nous avons donc déployé nos ambulances dans les communautés pour les inciter à se soigner. Le moral des victimes est au plus bas : certains ont vu l’horreur de l’accident et se sentent dépassés. Nous avons également déployé nos bénévoles pour sensibiliser la communauté, car beaucoup de gens ont ramassé le carburant et l’ont ramené chez eux. Nous voulons donc leur dire « ce carburant-là pourrait être dangereux et également déclencher un nouvel incendie », raconte un responsable des sapeurs-pompiers.

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