FAME NDONGO, PROFESSEUR D’APARTHEID DU SUD
QUAND JACQUES FAME NDONGO…
un des crypto-idéologues du tribalisme politique au pays de Ouandié, Moumié et Um a dit, dans son bureau à ma très regrettée ainée Gillette Leuwat, qu’elle » n’ouvrira jamais une autre université de Bamiléké « , répète avec l’ardeur du dévot que le Sud est » le socle granitique » de Paul Biya, les journalistes, éditorialistes et universitaires de son ethnie et ceux de la Crtv, redevables à ce ministre de leur carrière, la ferment : Chuuut ! Ta vogliou ! O si topo ! Ils perdent leurs couilles, leurs voix, de peur de perdre leur boulot, leurs avantages, leurs duplex…
Tout ce qu’ils savent faire, dire, ânonner et éructer, c’est, en utilisant l’argent du contribuable, instrumentalisant les médias à capitaux publics, d’attribuer le tribalisme à » l’ethnie quelconque » du communiqué absurde et infâme de René Sadi, au propos de Maurice Kamto devant le Conseil Constitutionnel : une épidémie d’Alzheimer de l’histoire ; une cécité de la sociologie camerounaise pire que l’onchocercose. Comme si ce » petit parti » et son leader existaient déjà en 1952 quand Um Nyobé décriait le tribalisme dans la vie politique au Congrès de l’UPC à Kumba. Comme si ce » petit parti » et son leader existaient quand Paul Biya tançait le tribalisme dans le libéralisme communautaire en 1987. Comme si ce » petit parti sans élus » et son leader existaient déjà quand Moukoko Priso, alias Elenga Buyinga, dans un ouvrage de choix, en analysait les dégâts.
Le savent-ils alors ? Le granit est alors un type de roche non poreuse, imperméable, grenue (constituée de grains visibles à l’œil nu ) et cohérente. Sous ses mots savants, Fame Ndongo tient l’un des propos les plus axiaux sur le tribalisme politique au Cameroun, vieux comme les débuts des combats politiques dans notre pays. Il veut dire clairement que les Bulu, les Ntumu, les Mvae, les Fang, Les Fong, ceux qui sont forcés de faire du Tere tere, le 100 %, ne voteront jamais contre le frère du village. C’est clair, c’est net et c’est cohérent.
Et Famé Ndongo, universitaire spécialisé dans l’étude des signes le sait : la seule région d’origine d’un homme politique ou d’Etat au Cameroun où l’on vote un candidat à 100 parfois 150 %, c’est bien le Sud ! La seule région où personne n’est en prison parce qu’il a agressé un compatriote » allogène « , cassé la boutique d’un Haoussa ou d’un Bamiléké, c’est bien le Sud. Les derniers événements de Sangmélima, Ebolowa et Kyossi en attestent.
Alors, vos leçons et attitudes effarouchées contre le tribalisme de ce » petit parti sans élus » , allez les donner à ceux qui, comme vous, sont perclus du syndrome de Stockholm, amoureux de leurs bourreaux ; forts avec les faibles, faibles avec les forts ; obséquieux devant la photo du président. Ceux qui célèbrent le créateur par décret, sont les seuls à pouvoir manifester et marcher au Cameroun. Votre antériorité du tribalisme attribuée aux Bamiléké, allez la raconter à ceux qui n’assument pas notre cancer collectif : un pays où en 2020, on écrit » ethnie quelconque » dans un communiqué d’Etat ; où un ministre délégué tient impunément des propos antisémistes et ouvertement tribalistes et un homme d’affaires proche du régime insulte des ethnies sans être inquiétés…
Nos compatriotes du MRC et d’autres partis qui sont dans la plénitude de leurs droits de manifester et marcher pacifiquement pour demander le départ du chef de l’Etat autant que les militants du RDPC marchent, encadrés par la police et les autorités administratives pour soutenir Paul Biya peuvent compter sur moi.
N’ayant aucune faveur à demander à Famé Ndongo, n’attendant aucun décret, médaille ou ennoblissement, étant réfractaire à toute culture de l’obséquiosité, de la courbure d’échine devant le créateur-président ou quelconque autorité, de l’adoubement des monarques absolus en République, je défendrai bec et ongles ce droit de dire NON ! Je confondrai dans le sillage de tous nos compatriotes lucides, toutes ces balivernes sur le tribalisme que l’on refuse d’assumer pour l’attribuer à d’autres, à Maurice Kamto et à d’autres hommes politiques, alors que l’on sait que Jacques Fame Ndongo en est l’un des chantres !
A. Mounde Njimbam
Citoyen Africain-Camerounais
Journaliste/Consultant-chercheur en géopolitique, relations internationales et histoire globale. Spécialiste des politiques et du droit de l’espace.