GBAGBO LANCE UN AVERTISSEMENT À OUATTARA ET LES GRANDES PUISSANCES
Petit à petit Gbagbo fait son nid et prend son envol politique après une longue trêve suite à son incarcération à la Haye. L’ancien chef d’État ivoirien est à nouveau présent sur tous les fronts et attire les projecteurs. Interrogé par un journal français sur ce qu’il pensait de la gestion du pays par Alassane Ouattara, notamment dans quel état il avait trouvé la Côte d’Ivoire , il a affirmé que c’est maintenant qu’il allait mettre le nez dans les dossiers, car sa priorité depuis son retour était de créer son nouveau parti, le PPA-CI (parti des peuples africains Côte d’Ivoire).
« Je ne peux pas encore juger le bilan de mon successeur. Je viens d’arriver et ma priorité était de créer mon nouveau parti. Maintenant je vais commencer à mettre mon nez dans les dossiers », a-t-il averti.
L’ancien chef d’État ivoirien a également dévoilé les nouveaux enjeux de la lutte politique en Afrique, à savoir le panafricanisme car les pays africains sont individuellement trop petits pour faire face aux défis de la mondialisation.
« Ce qui est en jeu maintenant, c’est la lutte pour les pays africains, pour leur coopération et leur véritable indépendance. Ce nouveau parti, nous l’avons effectivement tourné résolument vers le panafricanisme, car nos États africains sont trop petits les uns par rapport aux autres et par rapport à leurs partenaires extérieurs. Il faut réussir l’Union des États africains pour que nous puissions mener ensemble des combats.
Nous ne pesons pas assez face aux États-Unis ou à la Chine. Individuellement, nous ne pouvons mobiliser que des petites ressources. Je ne veux pas donner d’exemple pour ne froisser personne, mais vous voyez bien que certains pays sont si minuscules… », a-t-il martelé.
Il a également ajouté que les Kwame Nkrumah (président du Ghana renversé en 1966 – NDLR), Modibo Keïta (président du Mali renversé en 1968 – NDLR), avaient tenté cela mais avaient été renversés car « certaines puissances combattent farouchement cette ambition panafricaine. Mais nous devons résister et poursuivre le combat, ne jamais baisser les bras ».
Déjà, au niveau du pays, Laurent Gbagbo se fait déjà des alliés. L’AIRD (l’alliance ivoirienne pour la République et la démocratie), le parti du ministre Eric Kahé, a confirmé son alliance avec le PPA-CI (parti des peuples africains Côte d’Ivoire) du Président Laurent Gbagbo lors de la célébration de ses 15 ans d’existence à Abidjan pendant le week-end.
« On ne fait pas 10 ans d’exil pour quelqu’un pour ensuite venir le lâcher », a-t-il déclaré ce samedi 6 novembre 2021 à la bibliothèque nationale à Abidjan, le responsable de l’AIRD.
«Nous avons suffisamment répondu à cette question mais, le fait de la rabâcher donne l’impression qu’il y a un problème. Or il n’y a pas de problème entre le président Laurent Gbagbo et nous », a-t-il précisé tout en réaffirmant que son parti était dans « une dynamique d’accompagner et de soutenir le président du PPA-CI dans la loyauté ».
