GBAGBO-OUATTARA : LE MATCH SE POURSUIT À HUIS CLOS
《Comment tu vas, Laurent ? Content de te voir », a lancé Alassane Ouattara à Laurent Gbagbo. Dans sa toute dernière parution, Jeune Afrique a révélé que la rencontre du 27 juillet dernier entre l’ancien président ivoirien et son successeur, deux anciens rivaux, était « surjouée ». Explications avec le magazine panafricain.
Face aux objectifs, ces deux politiciens madrés ont multiplié les petites attentions et les mots doux. A Ouattara qui lui donnait du « mon ami » ou du « mon cher Laurent », Gbagbo répondait par du « monsieur le Président », reconnaissant au passage un statut qu’il lui avait, jusque-là, toujours refusé.
Aussi surjouée soit-elle, cette rencontre marque un tournant dans le processus de réconciliation nationale, jamais vraiment enclenché.
Depuis son retour sur les bords de la lagune Ebrié, Laurent Gbagbo, bien qu’assez offensif campe une posture de vieux sage revenu dans un esprit de paix et de concorde.
Alassane Ouattara lui, est soucieux de l’image qu’il laissera derrière lui. Critiqué depuis qu’il a été réélu pour un troisième mandat, à la fin de 2020, alors qu’il s’était engagé à quitter le pouvoir, le chef de l’Etat entend rester dans l’Histoire comme celui qui aura réconcilié le pays et permis l’émergence d’une nouvelle génération.
« Il a une vraie volonté de trouver des voies d’apaisement. Et comme c’est lui le président, il sait que c’est à lui qu’on demandera des comptes à la fin », confie l’un de ses intimes.
Avant de revoir Gbagbo, Ouattara avait renoué le contact avec un autre de ses adversaires, Henri Konan Bédié.
Depuis leur bras de fer lors de la dernière présidentielle, qui a atteint son paroxysme avec le blocus imposé autour de la résidence abidjanaise de Bédié et l’arrestation de plusieurs de ses collaborateurs, les deux hommes se sont rapprochés. D’abord en se revoyant au Golf Hôtel d’Abidjan à la mi-novembre.
Puis en continuant jusqu’à aujourd’hui, à se parler ponctuellement au téléphone.