GROGNE: UN LIEUTENANT- COLONEL DE L’ARMÉE FRANÇAISE VEUT PRENDRE LE POUVOIR
Grogne dans les casernes de l’armée française. Le chef d’état-major des armées françaises tape le poing sur la table et adresse un courrier à tous les soldats après la publication d’une nouvelle tribune de militaires mise en ligne dimanche 9 mai par le magazine « Valeurs actuelles ».
« Le plus raisonnable est certainement de quitter l’institution pour pouvoir rendre public en toute liberté ses idées et ses convictions. » Le général François Lecointre, chef d’état-major des armées, a envoyé une lettre à tous les soldats, a-t-on appris mardi 11 mai. Une réaction à la nouvelle tribune de militaires publiée dimanche soir par le magazine Valeurs actuelles sur son site.
Ce texte est paru moins de trois semaines après la publication, dans le même hebdomadaire, d’une première tribune de généraux, dont certains sont menacés de sanctions. Ils dénonçaient le « délitement » de la France et se disaient prêts à « soutenir les politiques » qui œuvreraient contre.
Cette fois, ceux qui se présentent comme des militaires « récemment entrés dans la carrière » et dont certains ont « connu le feu ennemi » au Mali, en Afghanistan ou en Centrafrique, dénoncent ce qu’ils perçoivent comme « la guerre civile (qui) couve ». Mais on ne connaît ni le nombre ni l’identité de ces militaires qui lancent un appel à « la survie » du pays.
« Depuis plusieurs semaines […], l’obligation de réserve qui s’impose à tout militaire a été largement transgressée », constate le général Lecointre. Les signataires, « au nom de la défense de convictions personnelles […] ont contribué à entraîner l’armée dans des débats politiques au sein desquels elle n’a ni légitimité ni vocation à intervenir », fait-il valoir, invitant la troupe à « faire preuve de bon sens et surtout de lucidité ».
« Chaque militaire est libre de penser ce qu’il veut mais il lui appartient de distinguer sans ambiguïté ce qui ressort de sa responsabilité de citoyen de ce qui ressort de sa responsabilité de militaire », insiste-t-il, réaffirmant que c’est bien la « neutralité » de l’armée qui lui permet son engagement « sans réserve et sans arrière-pensée ».
Les deux tribunes secouent la classe politique, n’épargnant aucun parti et ont poussé la ministre des Armées Florence Parly à intervenir pour rappeler, elle aussi, l’exigence de neutralité du soldat.
Et hasard de calendrier, Régis Ollivier, ancien lieutenant-colonel dans l’armée, se lance dans la course aux parrainages pour la prochaine élection présidentielle . Une première candidature pour cet habitant de Brétigny-sur-Orge, jamais élu, qui entend réformer la France en un mandat.