GUILLAUME SORO RÈGLE SES COMPTES AVEC MACRON ET ANNONCE L’ORGANISATION DE LA RÉSISTANCE CONTRE OUATTARA
L’ex-président de l’Assemblée nationale, toujours député, et ex-premier ministre, a finalement renoncé à rentrer en Côte d’Ivoire le 23 décembre, après six mois d’absence à l’étranger. La justice ivoirienne a émis un mandat d’arrêt international contre lui, alors que son avion faisait demi-tour vers l’Europe , pour « tentative d’atteinte à l’autorité de l’Etat ». Guillaume Soro a démenti ces accusations, se disant victime d’une « manipulation, comme Lula au Brésil », destinée à l’écarter de la course à la présidence.
Il est depuis revenu à Paris, où il avait déjà passé les six derniers mois, et a précisé au JDD qu’il comptait y rester, ajoutant n’avoir « demandé aucune assistance particulière à Paris » et n’avoir « aucun contact avec l’Elysée ». L’opposant a accusé au passage le président français, Emmanuel Macron, qui se trouvait en Côte d’Ivoire à la veille de son retour de ne pas avoir dit « à ses hôtes qu’il était important de respecter la démocratie en Afrique ».
« J’espérais qu’un président comme lui ait davantage de courage et la maturité pour le faire », a-t-il lancé, qualifiant Alassane Ouattara d’« autocrate » disposant « de milices parallèles encagoulées faisant des descentes dans les sièges des partis politiques » :
« Au nom de contrats juteux, on est donc prêt à fermer les yeux sur le piétinement de la démocratie en Afrique. »
Il a par ailleurs estimé que le mandat d’arrêt lancé contre lui était « politique » et donc inopérant. « La plupart des pays européens qui défendent les droits de l’homme refusent d’ailleurs d’appliquer ce genre de mandat », a-t-il assuré.
Guillaume Soro a par ailleurs déclaré avoir conclu un accord électoral avec l’ancien président Henri Konan Bédié, chef du principal parti d’opposition, âgé de 85 ans, qui selon lui se présentera aussi à la présidentielle. « Nous avons un accord avec Bédié. Nous allons tous deux au premier tour, et le mieux placé soutiendra l’autre pour le second », a-t-il dit alors que M. Bédié laisse planer le mystère sur sa possible candidature.
Le président Ouattara a répété de son côté samedi que « nul ne sera autorisé à déstabiliser la Côte d’Ivoire » et que « le droit sera appliqué à tous, candidat ou pas ». Longtemps allié d’Alassane Ouattara, qu’il a aidé à porter au pouvoir pendant la crise post-électorale de 2010-2011, Guillaume Soro s’est ensuite brouillé avec lui, jusqu’à la rupture début 2019.