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IDRISS DÉBY FAIT UNE DESCENTE NOCTURNE DANS L’HÔPITAL ET VIRE LE MINISTRE DE LA SANTÉ

Le président tchadien  Idriss Déby a effectué vendredi nuit vers 21 heures, une descente inopinée aux services des urgences de l’hôpital général de référence nationale. À la réception de l’hôpital, le chef d’État  a posé des questions sur le nombre des malades admis en urgence et l’a constaté dans le registre. Idriss Déby s’est ensuite rendu au service de la petite chirurgie où il a fait face aux odeurs  nauséabondes. On lui a proposeproposé  un cache-nez qu’il a d’ailleurs refusé.

Aux malades  couchés à même le sol, il a posé la question : « Vous n’avez pas des lits dans ce pavillon d’urgence ? ». On lui répondra par un silence de cimetière, tellement l’évidence explique tout.

Le président s’est arrêté devant un malade. « Qu’est-ce qu’il a ? », demande-t-il. « C’est un malade mental qui a reçu une balle », lui a-t-on répondu . « La balle est-elle extraite ? Est-ce qu’on a fait la radio ? », a répliqué  Idriss Déby. Pas de réponse précise. Les médecins de garde du jour n’étaient pas à leur poste. Il n’y avait en principe que deux médecins stagiaires en spécialisation,  qui ronflaient calmement.

A la pharmacie, dernière étape de cette visite inopinée, les médicaments étaient  entreposés à même le sol .« Les malades payent-ils les médicaments, avez-vous suffisamment du sang puisqu’on est aux urgences ? »,  a demandé Idriss Déby. « Non, sauf les médicaments qu’on n’a pas en stock, on prescrit les ordonnances. S’agissant du sang, la banque de sang nous fournit s’il n’y a pas de rupture », lui a-t-on répondu.

La visite d’inspection de l’hôpital aura durée 40 minutes, avant que le chef de l’État ne reparte au Palais présidentiel. Au cours de sa descente, le chef de l’État était accompagné uniquement de son directeur de protocole. Aucun proche collaborateur, aucun ministre, moins encore le directeur général de l’hôpital général de référence nationale, n’ont été informés de cette descente inopinée, précise le service de communication du Palais présidentiel.

Suite à cette descente, le président tchadien a procédé à un léger remaniement ministériel, dans la soirée du dimanche 11 août, qui s’est traduit par le départ du ministre de la Santé, Aziz Mahamat Saleh.

Si aucune raison officielle n’a été avancée, ce départ intervient 48 heures après une visite surprise qu’avait effectuée Idriss Déby Itno dans l’hôpital de référence de N’Djamena.

Sur place, et selon le communiqué de la présidence, c’est un constat de désolation qui s’est dégagé et qu’a tenu à dénoncer le président : responsables et médecins de garde absents de leur poste, manque de produits et de matériels ou insalubrité.

Comme le rapporte les services de la présidence tchadienne, le président a vu des malades agonisants à même le sol, des blessés laissés à leur propre sort, ou des familles ne sachant à quel saint se vouer. Dans un des pavillons de l’hôpital, le chef de l’Etat a été révulsé par l’odeur nauséabonde qui se dégageait, ont précisé les mêmes sources.

Depuis cette visite surprise qu’il a effectuée sans avertir le ministre de la Santé, et avec un protocole assez léger, tout le monde s’attendait à une sanction des principaux responsables de l’établissement.

Elle est finalement tombée dimanche dans la soirée et c’est le ministre Aziz Mahamat Saleh qui s’est vu éjecté du gouvernement.

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