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INQUIÉTUDES SUR LA CAN 2021 AU CAMEROUN : LE DIRECTEUR DE LA CONSTRUCTION DU STADE PAUL BIYA PARLE

Comme d’habitude, après les menaces du gouvernement et la signification de la mise en demeure par le ministre des Sports, l’entreprise italienne se précipite à reprendre les travaux du stade pompeusement baptisé Paul Biya. Après la mission d’inspection de la CAF et l’ultimatum lancé au Cameroun d’achever les infrastructures de la CAN, le ministre est encore descendu sur le terrain pour faire reprendre les travaux à l’arrêt depuis six mois.

Le directeur du projet du « Gruppo Piccini » vient de donner une interview à nos confrères du journal Le Jour. Benoît Fabre dans un bref entretien fait un état des lieux du chantier du stade: « On a complètement terminé les infrastructures, dans les 70-80% de la partie secondaire, les techniques et les lots architecturaux. C’est effectivement terminer l’aire de jeu principale ». C’est la même chanson qu’on entend depuis un an.

« Les travaux s’achèvent en fin avril. Il y a deux mois additionnels pour toute la partie réception. On va tester l’ensemble des fonctions du stade pour s’assurer que tout fonctionne bien. Cela s’étale sur le mois de mai et juin ». Ah bon! Pourtant, l’entreprise italienne avait rassuré que le stade sera livré avant le début de la CAN 2019, et dernièrement en décembre 2020. Ça ne fait que reculer!

Le Stade Paul Biya Olembe  fait partie d’un complexe qui englobe la construction d’un stade de soixante mille places assises, de deux terrains d’entraînement, d’espaces commerciaux et d’un hôtel 5 étoiles d’une capacité de 70 chambres. Au mois de juillet,  la société italienne rassurait qu’il fallait 4 à 5 mois de travaux  pour sa finition. La toiture a déjà été posée, les chaises posées, les ascenseurs et tout le matériel de sonorisation installés. Les grands travaux ont été exécutés. Reste la pose de la pelouse et les diverses finitions qui sont dus à l’arrêt complet des travaux depuis novembre 2018. Six mois après, on recommence lentement les travaux. La date de livraison a encore été poussée. Les travaux de construction de l’hôtel cinq étoiles n’ont même pas démarré.

Les problèmes de financement ont contraint les travaux à s’arrêter. En effet, la société Italienne Piccini a présenté une rallonge de 28 milliards sur les 163 milliards budgétisés. Ce qui a eu le heurt de doucher les ardeurs du gouvernement camerounais qui a refusé de payer cette somme. Une mise en demeure de 21 jours avait été servie aux italiens pour relancer les travaux. Au-delà de ce délai, le contrat sera résilié et transmis au gouvernement canadien qui s’est déjà proposé d’achever le complexe avec date de livraison : décembre 2019. Entretemps, il y’a eu du riffi dans l’air, les Italiens s’étant manifestés de bien mauvaise manière. Ce qui a conduit les employés à manifester pour retard dans les paiements des salaires, l’affiliation à la CNPS et l’élaboration de fiches de paie.

Sentant qu’il allait perdre le marché ,  le patron de la multinationale italienne  a couru pour être  reçu dans les services du premier ministre.  Une convention de cautionnement a été signée afin que l’entreprise obtienne un financement auprès des banques locales, dans le but d’accélérer les travaux de finitions de l’infrastructure devant servir de cadre au match d’ouverture et à la finale de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2021.

Le patron du groupe italien Makonnen Asmaron avait indiqué que « nous sommes venus rassurer le ministre que le projet sera achevé à temps, notamment avant la fin de l’année 2019 ». Impossible maintenant !

En ce qui concerne l’évolution des travaux, le président du groupe italien avait  fait savoir que « nous avons récupéré le temps perdu et nous rassurons le peuple camerounais qu’il va avoir non seulement l’un des plus beaux stades en Afrique, mais probablement au monde ». Pour l’instant, c’est le plus beau squelette !

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