INTERDICTION DE PLEURER SANS AUTORISATION POUR LES MASSACRES D’ENFANTS À KUMBA
Les femmes observaient le recueillement au Rond-Point Deido lorsque le fonctionnaire de police est venu leur rappeler que le rassemblement était illégal.
Les images ont l’air d’une mise en scène. Pourtant la scène a bien été vécue le 28 octobre 2020 au Rond-Point Deido, dans le 1er arrondissement de la ville de Douala, la capitale économique du Cameroun.
Des femmes se sont rassemblées à ce carrefour, dont l’une des voies d’issue conduit dans la région du Sud-Ouest. Vêtues pour la plupart des habits de deuil, elles observaient un recueillement suite à la tuerie barbare des enfants à la Mother Franscica International Bilingual Academy de Kumba. Sept petits enfants, âgés entre 9 et 12 ans, ont péri et plus de 10 autres ont été blessés, certains grièvement.
Alors que ces femmes observaient donc leur recueillement en signe de compassion aux familles des victimes, des policiers ont débarqué. L’un d’eux a pris la parole et leur a expliqué qu’elles devaient préalablement obtenir une autorisation de manifestation publique.
Le discours du fonctionnaire de police a aussitôt déclenché les pleurs chez les manifestantes, choquées d’apprendre qu’il faut une autorisation pour pleurer des enfants sauvagement assassinés.