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JEAN DE DIEU MOMO PRÉSENTE LES EXCUSES POUR SA VANTARDISE, SES PROVOCATIONS, SES PROPOS TRIBALISTES

🔮🔮🔮JEAN DE DIEU MOMO PRÉSENTE SES EXCUSES À SES MILITANTS

Lettre aux militants et sympathisants du PADDEC.

Par le président national Jean de Dieu Momo

Mes chers amis (ies),

Depuis notre sĂ©vĂšre dĂ©culottĂ©e aux derniĂšres Ă©lections municipales et lĂ©gislatives, j’ai pris un peu de recul et me suis enfermĂ© au monastĂšre de la pensĂ©e pour rĂ©flĂ©chir aux causes de notre dĂ©confiture mĂ©morable. Le rĂ©sultat de mes cogitations est sans appel et m’indique trĂšs clairement comme Ă©tant le seul et l’unique coupable de notre terrible dĂ©convenue.

J’ai commis au moins quatre pĂȘchĂ©s capitaux qui ont signĂ© notre arrĂȘt de mort Ă©lectorale:

1) En pleine campagne Ă©lectorale, j’ai commis le pĂ©chĂ© de la vantardise en m’exprimant dans une tĂ©lĂ©vision oĂč je proclamais ĂȘtre au pouvoir, avoir le pouvoir et ĂȘtre le pouvoir. Cette vantardise qui visait Ă  choquer mes pourfendeurs a Ă©tĂ© sĂ©vĂšrement punie par le peuple seul dĂ©tenteur de tout pouvoir, lequel m’a infligĂ© un cinglant dĂ©menti. L’illusion du pouvoir que les gouvernants peuvent avoir n’occulte pas cette rĂ©alitĂ© qui a Ă©tĂ© rappelĂ©e par le peuple jaloux de son pouvoir et qui tient Ă  rappeler Ă  ceux qui, Ă©tourdis comme moi ,peuvent avoir la ridicule prĂ©tention de se l’approprier indĂ»ment qu’il est le seul maĂźtre Ă  bord.

Pourtant ceux qui me lisent habituellement savent ce que je pense du pouvoir. Il est essentiellement Ă©vanescent, multiple et divisible. Il s’émiette. Personne en dehors du peuple ne le dĂ©tient rĂ©ellement. Et la parcelle que le peuple peut concĂ©der Ă  un individu est prĂ©cisĂ©ment limitĂ©e au service du peuple. Le pouvoir est donc en dĂ©finitive celui de servir.

Et j’aime pour mieux l’illustrer Ă  prendre l’exemple de Jesus Christ qui l’a expĂ©rimentĂ© avec succĂšs en lavant les pieds de ses apĂŽtres. C’est ce que le peuple attend des dirigeants auquel il dĂ©lĂšgue une partie de son pouvoir. Et ça je le savais dĂ©jĂ . Mais en commettant le pĂ©chĂ© de la vantardise, avec la fausse prĂ©tention d’avoir le pouvoir, j’ai provoquĂ© inutilement le peuple qui nous a sĂ©vĂšrement sanctionnĂ© dans l’urne.

2) Mais l’un des plus grands pĂ©chĂ©s dont je me suis rendu coupable est celui de la provocation inutile. En pleine campagne Ă©lectorale, j’ai portĂ© atteinte Ă  l’honorabilitĂ© d’un Nationaliste reconnu comme tel dans la mĂ©moire collective, Ernest Ouandie, en le comparant Ă  tort Ă  un vulgaire bandit qui tue et pille dans le Noso au prĂ©texte de la guerre de sĂ©cession. Ce fut lĂ  une provocation grave( spĂ©cialement destinĂ©e aux membres de la BAS qui faisaient du bandit Field Marshall leur hĂ©ros, exactement comme les maquisards avaient compromis le noble combat de nos nationalistes par leurs crimes ignobles) , fruit de la jactance ubuesque et de l’euphorie des moments de campagne.

Il y a des comparaisons qu’on ne peut se permettre et j’ai mal agi en osant cette fausse comparaison uniquement dans le seul but de dĂ©stabiliser mes adversaires politiques et idĂ©ologiques. Cela a Ă©tĂ© contreproductif et le peuple nous a sanctionnĂ© pour cette malheureuse accusation du reste injustifiĂ©e et infondĂ©e. Mea culpa.

3) À tort plus qu’à raison, une partie du peuple croit que j’ai trahi ma tribu et que j’aurais appelĂ© Ă  sa haine voire Ă  sa destruction. C’est monstrueux! Mon message Ă©tait pourtant exactement le contraire de ce que cette partie du peuple a entendu, mais quand on veut tuer son chien, on l’accuse de rage. Je ne suis pas coupable de cette grotesque accusation contre ma propre tribu. Mais une partie du peuple croit que je le suis. Elle est induite en erreur par mes adversaires. En vĂ©ritĂ©, j’ai seulement mis en garde une partie de notre peuple sur les dangers de s’attirer les foudres de toutes les autres composantes sociales, notamment en montrant le chapeau qu’on porte sur sa tĂȘte et en vantant les avoirs que l’on possĂšde comme Ă©tant les ressorts devant prĂ©sider Ă  la revendication violente du pouvoir suprĂȘme.

J’ai sur ce point dit que le cameroun Ă©tant une mosaĂŻque en construction on ne saurait exclure une tribu ni aucune tribu revendiquer sa prĂ©sĂ©ance dans la marche vers le pouvoir mais qu’il serait judicieux de federer tout le monde. C’est cette vĂ©ritĂ© qui restera quand tout le mensonge se sera dissipĂ© dans les esprits. J’ai malgrĂ© tout Ă©tĂ© incompris et cette partie du peuple nous a tĂ©moignĂ© sa colĂšre dans l’isoloir.

4) j’ai certainement commis d’autres pĂ©chĂ©s dans le balbutiement juvĂ©nile de l’exercice des fonctions publiques au profit du peuple. L’art est bien difficile et la critique Ă  laquelle je me livrais autrefois fort aisĂ©e. Ma prĂ©sence dans les rĂ©seaux sociaux est critiquĂ©e par une grande partie de notre peuple. J’ai essayĂ© de rester prĂšs du peuple dans l’action publique. Sans doute n’est-ce pas la bonne approche que de choisir de lui rĂ©pondre au quotidien dans les rĂ©seaux sociaux. Le peuple ne souhaite pas de mĂ©lange avec le gouvernant de toute Ă©vidence. Il veut avoir celui-ci bien en face pour pouvoir mieux le contrĂŽler et lui dire ses quatre vĂ©ritĂ©s. J’ai Ă©tĂ© l’objet d’une sĂ©vĂšre lapidation publique qui fait saigner mon cƓur et a dĂ©chiquetĂ© ma carcasse vouĂ©e Ă  toute sorte d’opprobre.

La leçon tirĂ©e de cette punition publique est de fixer de maniĂšre indĂ©lĂ©bile que le service publique est un sacerdoce pour lequel on doit se donner complĂštement et c’est dĂ©jĂ  un privilĂšge que de servir le peuple sans rien attendre en retour. Et que ce peuple jaloux de son pouvoir s’attend Ă  ĂȘtre traitĂ© en tout temps comme le patron et le seul dĂ©tenteur du pouvoir qu’il dĂ©lĂšgue et en contrĂŽle l’exĂ©cution. Ce n’est pas une faveur de le servir mais un droit qu’il revendique souverainement. Nous devons ĂȘtre les ouvriers consciencieux et fidĂšles au service du travail parfois ingrat pour le peuple. Sans contre-partie, ĂȘtre les serviteurs du peuple. J’apprends ainsi de mes erreurs en faisant ce bilan Ă  mi-parcours.

AprĂšs ce constat sans complaisance, je demande humblement Ă  tous nos militants et sympathisants d’accepter mes plates excuses pour leur avoir fait perdre ces Ă©lections. Je mesure toute la signification des silences que vous observez depuis les rĂ©sultats. Votre dĂ©ception aprĂšs avoir dĂ©pensĂ© votre argent, vos revenus, votre Ă©nergie pour un rĂ©sultat totalement nul, Ă  cause de moi, me chagrinent autant que toutes les injures dont vous avez soufferts quand j’en ai Ă©tĂ© accablĂ©es de la part des gens qui ne me connaissent mĂȘme pas. J’assume l’entiĂšre responsabilitĂ© de notre totale dĂ©convenue et vous prĂ©sente toutes mes excuses en vous demandant pardon. Mea culpa.

Mais en mĂȘme temps je ne tente pas de diluer ma responsabilitĂ© en faisant remarquer que notre parti a aussi manquĂ© de la ressource humaine de qualitĂ© pour aborder sereinement cette Ă©lection. Nos Ă©quipes ne faisaient pas le poids face Ă  nos concurrents et nous devons en tenir compte Ă  l’avenir. Les joueurs d’une Ă©quipe de football de troisiĂšme division ne peuvent pas avoir la prĂ©tention de gagner un champion de premiĂšre division. Reconnaissons le et avançons. Il ne sert Ă  rien de pleurer sur le lait versĂ©. Nous serons jugĂ©s Ă  notre capacitĂ© Ă  nous remettre promptement de la chute pour avancer. ReconnaĂźtre nos erreurs est dĂ©jĂ  le gage que nous ne retomberons plus dans les mĂȘmes travers.

Dans les mois qui vont suivre, nous allons convoquer notre convention nationale pour réorganiser nos militants afin de mieux les encadrer et coordonner leurs actions. Nous avons besoin de recruter de la ressource humaine intellectuellement et politiquement compétente pour participer avec succÚs aux futures compétitions électorales. Que Dieu vous bénisse tous et vous comble de ses grùces.
Le président national du PADDEC

Jean de Dieu Momo

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